Ancien directeur de BMW Motorsport et du programme F1 de la marque, Mario Theissen a rencontré Sebastian Vettel lorsque celui-ci avait 14 ans, et l’a accompagné jusqu’à la F1, même si l’Allemand était soutenu par Red Bull.
"J’étais au départ d’une course en 2002 et quelqu’un a tiré sur ma manche et m’a dit ’je suis Sebastian, et la saison prochaine je piloterai pour vous’" se rappelle Theissen, qui avait été interpellé par un Vettel de 14 ans, dans les colonnes de Motorsport-Total.
Pilote de Formule BMW l’année suivante, Vettel a remporté le titre deux ans plus tard dans le même championnat : "J’étais très impressionné par ce qu’il a montré à cette époque. Il était déjà pilote junior pour Red Bull, mais il voulait avoir un lien avec nous en tant que constructeur."
"En Formule BMW, il était largement devant ses rivaux en termes de professionnalisme. Il était réveillé quatre heures avant la course, même si elle était à 8 heures du matin."
"Il faisait tout ce qu’il pouvait pour paraître autant en forme que possible pour la journée, et son programme de fitness était bien meilleur que celui des autres. Il n’était intéressé que par la compétition."
C’est d’ailleurs BMW qui a pris Vettel comme pilote d’essais et lui a donné sa première opportunité en F1, à Indianapolis en 2007, en remplacement de Robert Kubica. Mais c’est finalement Toro Rosso qui l’a engagé pour la fin d’année et l’a conservé dans ses rangs par la suite.
"Il était clair qu’il allait saisir l’opportunité et ça n’a jamais été un problème pour nous. Nous avions deux bons pilotes avec Nick Heidfeld et Robert Kubica, avec qui nous voulions atteindre le sommet, et l’on ne pouvait pas prendre le risque avec un jeune talent."
La course remportée en 2008 avec Toro Rosso et les titres avec Red Bull laissent penser que BMW aurait dû miser sur Vettel, mais Theissen n’a pas de regrets : "On ne peut pas juger les risques après coup. On peut faire des choix, et l’on ne sait jamais ce qu’il adviendra."
Malgré les problèmes rencontrés en 2019 par Vettel chez Ferrari, Theissen ne pense pas que son ancien pilote ait perdu la motivation : "Le caractère de quelqu’un ne change pas et je ne pense pas que son attitude ait changé. Il a beaucoup appris de son idole Michael Schumacher, qui en a aussi tiré le maximum."