En 2019, avant le premier Grand Prix de l’année, Valtteri Bottas annonçait l’arrivée d’un ‘Bottas 2.0.’
Le Finlandais sortait alors d’une saison très difficile avec Mercedes F1 : pendant que Lewis Hamilton avait remporté le championnat, il avait fini seulement 5e au classement en 2018, sans aucune victoire.
« J’ai probablement vécu mon année la plus difficile avec Mercedes l’année précédente, donc j’avais en moi pas mal de frustration, » explique Bottas.
« En 2018, je n’ai pas réussi à gagner une seule course… J’ai eu plusieurs podiums et de bons résultats, mais les victoires n’ont jamais été au rendez-vous.
« Je voulais vraiment m’assurer que cela ne se reproduirait pas. Je voulais, disons, revenir avec un grand boom, et au final, j’ai eu l’impression que c’est exactement ce qui s’est passé en 2019, qui s’est avérée être ma meilleure année en F1 jusqu’à présent. »
« Juste avant le week-end [en Australie], j’étais tellement prêt, tellement plein d’énergie, et je pense qu’en partie, grâce à la frustration de l’année précédente, j’ai réussi à transformer cela en énergie – je sentais que cela se reflétait vraiment sur la piste. »
« J’ai changé certaines choses dans ma préparation, j’ai commencé à m’écouter davantage, que ce soit à propos de l’entraînement, de la nutrition, de tout. J’ai commencé à être un peu plus flexible sur certains points au lieu de suivre une ligne toute tracée. »
« J’étais à l’écoute de mon corps et je me disais : « Bon, aujourd’hui, si j’ai envie d’aller faire de la raquette dans l’Arctique au lieu de faire de la gym, c’est ce que je vais faire, et je pourrai faire de la gym le lendemain ».
« J’ai commencé à modifier certaines choses, y compris mes plans de voyage, en essayant d’optimiser tout en minimisant les vols supplémentaires, les engagements supplémentaires, etc. Tout s’est mis en place cette année-là et je pense que j’ai commencé à me donner un peu plus [de liberté], et j’ai même changé un peu mon attitude envers le sport dans son ensemble, en ne prenant pas les choses trop au sérieux et en regardant davantage la situation dans sa globalité. »
Et effectivement en Australie, pour le premier Grand Prix de l’année 2019, Valtteri Bottas était revenu plein d’allant et envie. Il ne battit pas Lewis Hamilton en qualifications, mais finit à 1 dixième de lui seulement.
Le dimanche fut encore meilleur que le samedi : Valtteri Bottas réussit à damer le pion à Lewis Hamilton dans le premier tour – et son coéquipier ne le rattraperait jamais.
Et Valtteri Bottas dit alors avoir ressenti la meilleure sensation possible pour un pilote de F1.
« Lors des qualifications, Lewis avait l’avantage, mais pas de beaucoup, » raconte Bottas. « Pendant la course, j’ai réussi à faire un meilleur départ et à prendre la tête. Dès le virage 1 jusqu’à la fin de la course, j’étais en tête… J’ai gagné en contrôlant la course et en creusant un écart.
« En tant que pilote, en tant qu’athlète, on recherche toujours cet état de flow où tout semble sous contrôle. Tout ralentit presque, on a le temps de réagir, de penser, et toute la course a été comme ça. »
En franchissant la ligne d’arrivée avec une avance de 20 secondes, Bottas a alors fait exploser sa frustration à la radio avec un célèbre : « À l’intention de ceux que ça concerne, allez vous faire foutre ! »
« C’était toute la frustration de l’année précédente qui ressortait, » se souvient-il avec le recul.
Cette victoire à Melbourne fut-elle un feu de paille ? En tout cas, le pilote Mercedes F1 mena le championnat jusqu’à Bakou et remporta deux autres victoires en 2019…
« Je pense que Lewis a remarqué que ça allait être une année plus serrée, » admet Bottas, finalement battu par son coéquipier assez largement tout de même cette année-là...
« L’Australie m’a donné beaucoup de confiance. Je me suis montré ce que je pouvais vraiment faire si j’étais au sommet de ma forme et depuis lors, j’essaie toujours de trouver ce sommet. Il faut du temps dans ce sport pour apprendre, mais la clé est d’essayer d’éliminer toute pression extérieure, qu’elle vienne de... Qui que ce soit, des gens, des médias, de l’équipe, il faut éliminer tout cela… »
« La seule pression dont vous avez besoin est la vôtre, car c’est normalement une pression positive que vous pouvez utiliser comme source d’énergie. C’est plus facile à dire qu’à faire d’être capable de contrôler ce genre de sentiments, mais c’est une bonne école ce sport, et vous apprenez beaucoup sur vous-même. »
L’âge d’or de Mercedes F1
Reste que les années peut-être les plus glorieuses, et les plus reposantes pour Toto Wolff chez Mercedes F1, ont été vécues avec Valtteri Bottas. Alors qu’il revient dans l’équipe comme troisième pilote, le Finlandais n’oublie pas de vendre son bilan.
« Tout le monde se souvient des victoires et des bons moments, » confie Bottas. « Pour moi, après quelques années loin de l’équipe, j’ai tendance à oublier les moments négatifs ou les mauvaises courses, et je ne garde que les moments forts. »
« C’était l’âge d’or de Mercedes, disons ! »