Jean Todt, le président de la FIA, gère en ce moment, avec Liberty Media et la FOM, l’organisation des premiers Grands Prix de cette année, avec évidemment l’établissement d’un protocole sanitaire strict. Le Français a beaucoup à faire depuis la Place de la Concorde, comme on peut l’imaginer.
Les leçons du fiasco de Melbourne ont-elles d’abord toutes été tirées ? Le Grand Prix avait été annulé à la dernière minute, ce qui avait fait grincer bien des temps.
Mais Jean Todt, au micro de Sky Sports, a tenu à dédouaner chacun de ses responsabilités.
« Je pense qu’il est très injuste d’attribuer la responsabilité de ce qui s’est passé en Australie. »
« Les choses allaient si vite. Vous savez que 24 heures avant le début des essais libres, il n’y avait aucune raison de ne pas disputer l’événement. Le gouvernement était favorable à l’organisation de l’événement et les organisateurs l’étaient aussi ; le promoteur, la fédération locale de sport automobile, tout le monde était pour. »
« Puis, petit à petit, les événements se sont succédé, ce qui a divisé l’opinion. Ainsi, nous n’avions eu aucun problème au départ, puis nous avons eu certains problèmes qui devenaient de plus en plus importants et quelques heures avant le début des essais libres, ce n’était tout simplement plus possible. »
« Tous ceux qui, 24 heures auparavant, étaient complètement en faveur de l’organisation du Grand Prix, ont changé d’avis à cause de l’accélération des événements. »
« Cela s’est produit dans d’autres parties du monde, dans d’autres cas. C’est pourquoi j’ai dit qu’il serait injuste de critiquer ce qui s’est passé en Australie. C’était juste imprévisible. »
« Nous voulons nous assurer qu’en arrivant sur le premier événement du calendrier 2020, nous ne soyons pas confrontés à une autre situation imprévisible et nous avons des experts qui travaillent là-dessus. »
Si la F1 réussit à organiser un évènement d’ampleur mondiale en Europe, Jean Todt n’ignore pas que les répercussions pourraient être positives pour l’image du sport.
« En un sens nous serions pionniers dans l’organisation de ce genre d’événements internationaux. »
Mais encore faut-il que le Grand Prix se déroule sans accrocs. Pour ce faire, la FIA a recours à nombre d’experts, comme mentionnés par Todt ; parmi aux figure en premier lieu le Professeur Gérard Saillant, qui dirige la commission médicale de la FIA.
Le Professeur a tenu à être rassurant sur le risque sanitaire que créerait la découverte d’un cas de Covid. Selon lui, le vrai danger n’est pas sanitaire, mais médiatique.
« Je pense que la situation est très différente par rapport à Melbourne concernant l’Autriche. Notre connaissance du virus est tout à fait différente. Il est possible de prévenir et d’anticiper beaucoup de choses. Si nous avons un cas positif, ou peut-être même 10, il est possible de gérer parfaitement ce cas positif avec des mesures spéciales. Médicalement parlant, ce n’est pas un problème et que ce soit un commissaire ou Hamilton, c’est la même chose, médicalement parlant. »
« Mais en termes de conséquences sportives ou médiatiques, c’est tout à fait différent. Nous devons essayer d’anticiper cela, de savoir où se trouve la ligne rouge, au-delà de laquelle, il est impossible de continuer. Mais je pense que ce n’est pas un problème pour nous maintenant. »