L’une des grandes priorités de Jean Todt, le président de la FIA, est la sécurité routière.
En ce qui nous concerne particulièrement, en sport automobile, la sécurité sur les circuits a aussi beaucoup progressé ces dernières années, même si quelques drames restent toujours à déplorer...
"Les sujets de la sécurité sur route et sur circuit sont liés car la compétition automobile est un laboratoire. La Formule 1, en est la discipline reine, pratiquée dans des endroits précis, contrôlés et sécurisés. Sécurité au niveau des circuits, des voitures, des protections, des équipements : on supprime ainsi des risques. Pas tous les risques. C’est pourquoi la compétition automobile reste un sport dangereux," confie le Français à Ouest France.
"Le nombre d’accidents graves a considérablement baissé en compétition automobile. Et les innovations en sports mécaniques ont des incidences sur la conception des autos ou des motos de série. Hier, les organisateurs du rallye Dakar m’ont confirmé qu’à partir de l’année prochaine, les motards seront équipés d’airbags, comme les pilotes de motos sur circuit. Des progrès extraordinaires sont réalisés."
Todt est également revenu sur l’accident le plus spectaculaire de ces dernières années dont l’issue a finalement et heureusement été heureuse, celui de Romain Grosjean à Sakhir.
"Nous avions heureusement décidé de nouvelles mesures de sécurité qui, vous vous en souvenez, n’avaient pas fait l’unanimité. Parce que les gens n’aiment pas changer d’habitude. Le halo ne plaisait pas ! Le HANS ne plaisait pas."
"Mes prédécesseurs ont travaillé pour améliorer la sécurité en compétition automobile. J’ai continué avec diligence et acharnement à mettre en œuvre des programmes, des études, des groupes de travail, comme le Serious Accidents Study Group, avec le professeur Gérard Saillant, président de la commission médicale de la FIA. Et les voitures de série bénéficient évidemment des retombées de ces travaux."
"Concernant l’accident de Grosjean, on sait très bien qu’à partir du moment où la voiture est allée s’encastrer, et qu’elle a ouvert les deux rails, cela produit un effet lames de rasoir. S’il n’y avait pas eu le halo sur la Haas, je vous laisse imaginer l’horreur. Là, le halo a modifié la courbe d’ouverture de la glissière, ce qui fait que ça l’a soulevée."
"Ensuite, il y a eu le feu. Les analyses en cours montrent que la voiture s’est embrasée parce que de l’essence a été projetée du réservoir. Ça ne devrait pas arriver. Une enquête spéciale est menée pour essayer de comprendre pourquoi le feu s’est déclaré. Il y a eu aussi un concours de circonstances finalement heureux. Comme l’accident s’est produit lors du premier tour, le véhicule de sécurité était encore derrière les dernières voitures, dont la Haas. Elle est arrivée très rapidement sur les lieux. Une équipe extrêmement courageuse est intervenue, accompagnée des commissaires déjà sur place. Romain Grosjean a lui aussi démontré un grand courage, puisqu’il s’est battu pour s’extraire de la voiture. Il a finalement eu la main droite légèrement brûlée et la gauche brûlée au 2e degré."
"Il est évident qu’il y aura des conclusions et des recommandations. Comme après chaque accident," ajoute le président de la FIA pour conclure.