Du haut de sa longue expérience, Jean Todt est certainement bien placé pour évaluer les débuts de Mattia Binotto chez Ferrari. La Scuderia a-t-elle bien fait de remplacer Maurizio Arrivabene par son ancien directeur technique ?
« C’est un grand personnage, je l’ai engagé il y a plusieurs décennies chez Ferrari. Cela montre que vous pouvez vous développer au sein d’une même entreprise » confie le président de la FIA.
« Aujourd’hui, il fait un travail remarquable en tant que directeur d’écurie ; il a été récemment promu. Si je me fie aux essais à Barcelone, Ferrari a fait un travail excellent, le line-up est assez intéressant, donc attendons de voir la première course à Melbourne. »
Mattia Binotto a d’ores et déjà mis les choses au clair : si besoin est, selon les circonstances de course, la priorité sera donnée au pilote le plus expérimenté, Sebastian Vettel, sur le nouvel arrivant Charles Leclerc.
Jean Todt a bien connu cette situation, du temps de la cohabitation entre Michael Schumacher et Rubens Barrichello tout particulièrement. Donne-t-il donne raison à Mattia Binotto ? Forcément, une telle question lui rappelle de mauvais souvenirs !
« Faut-il privilégier Sebastian Vettel ? C’est une question controversée ! C’est à l’équipe de décider. Nous ne devrions pas spéculer, nous verrons avec le temps. Laissons faire les choses. »
« Pour Charles, c’est sa deuxième saison en F1, il a fait un travail excellent dans différentes catégories jusqu’à présent. C’est formidable que le haut-management, chez Ferrari, lui ait donné cette chance. En sport auto, c’est un tout : il faut être un pilote talentueux, mais avoir une voiture compétitive. Il semble que le package soit au rendez-vous. Le temps le dira. Il a une référence formidable avec Sebastian Vettel, l’un des meilleurs pilotes du plateau, ce sera très intéressant à voir. »
La nouvelle génération frappe à la porte de Ferrari : un certain Mick Schumacher a récemment rejoint la Ferrari Driver Academy. Très proche de Michael, Jean Todt ne peut forcément rester insensible à cette belle histoire familiale.
« Je suis très heureux, je connais Mick depuis sa naissance. C’est un personnage formidable, il a grandi dans le sport auto. Son père était un héros. Et ce n’est pas facile quand vous avez un père tel que Michael. »
« Il s’est très bien débrouillé de son côté. Sa saison dernière en F3, surtout la deuxième partie, fut incroyable, il a fait du très bon boulot pour finir champion. Il va conduire une F2 compétitive. Il faut qu’il y aille étape par étape. Il a du talent, il lui faut avancer. »