Les Accords Concorde comportent une clause qui font de chaque équipe qui les signe un constructeur. De là, il leur est interdit d’emprunter des monoplaces qui soient clientes, ou des anciennes monoplaces récupérées d’autres équipes.
C’est pourtant le fonctionnement qu’avait Toro Rosso à son arrivée en F1 en 2006, et le directeur de la structure aujourd’hui nommée AlphaTauri, Franz Tost, regrette qu’un tel changement ait eu lieu, et aurait préféré garder la possibilité de ne pas être considéré comme un constructeur.
"L’opinion personnelle de mon côté est que les équipes pourraient acheter bien plus d’une autre équipe" explique Tost. "Pourquoi ? Parce que pour moi, cette philosophie que chaque équipe doit être un constructeur est dépassée."
"Je sais que les puristes de la Formule 1 vont dire ’nous devons être un constructeur, nous devons tout dessiner dans notre usine’, et la question est de savoir, puisque seuls les ingénieurs disent ça, comment vous financez le tout ?"
"Nous avons atteint un tel niveau sur le plan technique, les équipes de pointe ont une infrastructure fantastique, et si quelqu’un veut venir en F1, même les équipes qui sont en F1, si elles veulent rattraper, c’est presque impossible."
Tost s’agace des besoins de dépense, notamment parce que les résultats n’en valent pas la peine : "Vous dépensez des millions et je me demande : pourquoi ? Je me demande pourquoi chaque équipe a sa propre soufflerie, doit avoir son propre développement par informatique, et doit avoir 500 ou 600 employés."
"D’accord, nous pouvons dire maintenant que le plafond budgétaire arrive, mais mon opinion est néanmoins que nous dépensons trop d’argent, surtout dans ces circonstances économiques difficiles. Mais le règlement est ce qu’il est."
"Personnellement, je pense encore à l’époque où nous sommes arrivés en Formule 1 avec Toro Rosso, où nous n’avions qu’une voiture vieille d’un an de la part de Red Bull Technology, et où l’on pouvait courir avec un tiers du budget actuel."