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‘Tout le monde était contre’ : Todt est fier du bilan du halo

Envoyé de l’ONU pour la sécurité routière, il lutte contre une ‘pandémie silencieuse’

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Jean Todt n’est plus président de la FIA, mais demeure encore Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la sécurité routière. Son rôle est ainsi de mener un travail de plaidoyer auprès des hauts responsables public et privés, afin d’accélérer et d’harmoniser la lutte contre l’insécurité routière à travers le monde.

Mais en quoi consiste concrètement cette mission ? Le principal intéressé lui-même l’a décrite dans une interview récente.

« Parler avec les gouvernements, parler avec le secteur privé et s’assurer que les accidents de la route ne restent pas une pandémie silencieuse. Nous portons des masques parce que nous avons peur, nous ne voulons pas être infectés par le Covid-19. Nous voulons donc que les gens aient peur car la route est dangereuse. Si vous ne mettez pas votre ceinture de sécurité, vous pouvez mourir ou être handicapé pour le reste de votre vie. Si vous êtes ivre et que vous conduisez, c’est la même chose, si vous utilisez votre téléphone portable, c’est la même chose. »

« Nous devons donc sensibiliser les gens et leur expliquer que chaque usager de la route est vulnérable, comme tout le monde était vulnérable face au Covid-19. »

Qu’est-ce qui a conduit Todt à s’engager pour la sécurité routière en particulier ? Qu’est-ce qui a été déterminant pour lui ?

« Il est clair que ma passion était l’automobile et que j’ai eu beaucoup de succès, néanmoins j’ai été le témoin de certains drames dans des accidents de course automobile. Beaucoup de choses ont été faites et la course automobile a beaucoup progressé en matière de sécurité. Et puis on se rend compte qu’on peut améliorer la course automobile et d’un autre côté on voit la situation sur la route. Dans la course automobile, on apprend la construction des voitures, l’électronique des voitures, l’infrastructure routière, les équipements. »

« Nous utilisons donc la course automobile pour améliorer la situation. Et puis, j’ai acquis une certaine expérience en matière de sécurité et j’essaie de donner quelque chose en retour à la société. Les gens veulent donner en retour sur la vaccination, ils veulent donner en retour sur certaines choses afin de rendre le monde meilleur. C’est ce que j’essaie de faire. »

« La vie est un chapitre pour tout le monde. Il y a l’enfance, l’université, la carrière, le mariage et les enfants. Nous avons tous des chapitres différents. Bien sûr, je me souviens de chacun de mes chapitres. D’ailleurs, je prépare un livre qui racontera l’histoire de ma vie par chapitres. Parfois, on se souvient davantage de ce qui a été difficile que de ce qui a été facile. La vie comporte des obstacles. On se souvient des obstacles et parfois c’est plus difficile. Mais ce qui est très important, c’est que vous apprenez de tout ce qui se passe et que vous en tenez compte. Et vous savez que c’est votre passion parce que vous apprenez tous les jours. Ma motivation est d’apprendre. »

A la présidence de la FIA, Todt a beaucoup œuvré pour le renforcement de la sécurité, en particulier avec l’introduction du halo. Jadis critiqué par certains (Nico Hülkenberg, Romain Grosjean, Lewis Hamilton...) le halo fait aujourd’hui l’unanimité, surtout après les accidents de Guanyu Zhou à Silverstone et de Romain Grosjean à Bahreïn.

« La course automobile est dangereuse. Mais si vous prenez la course automobile d’il y a 50 ans, chaque décennie a été beaucoup plus sûre. La Formule 1 est l’apogée du sport automobile. Depuis 1994, date de la mort d’Ayrton Senna et de Roland Ratzenberger à Imola, jusqu’en 2022, il n’y a eu qu’un seul pilote décédé, Jules Bianchi. Et aujourd’hui, si l’accident se produisait, il ne mourrait pas. »

« Vous savez, à chaque fois qu’il y a un accident, un crash en course, vous analysez tout ce qui se passe pour que cela ne se reproduise pas. Vous vous souvenez peut-être du terrible accident de Romain Grosjean à Bahreïn, je crois que c’était en 2020. S’il n’avait pas le halo, il n’aurait pas survécu. Quand le halo a été introduit, tout le monde était contre. Aujourd’hui, pas un pilote ne conduit une Formule 1 sans le halo. »

« Vous vous souvenez que la voiture a explosé et a pris feu. Aujourd’hui, la voiture n’exploserait pas parce que nous en avons tiré des leçons. Ainsi, chaque fois qu’il y a un accident, nous en tirons des leçons en laboratoire et c’est ce que nous devons faire sur la route. Mais bien sûr, il est plus facile de faire cela en Norvège ou en Suisse qu’au Népal, au Bangladesh ou au Vietnam. »

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