Au cours de ses années AlphaTauri-RB F1, Yuki Tsunoda aura fait équipe avec Pierre Gasly comme Daniel Ricciardo. Le premier a prolongé chez Alpine F1, le deuxième pourrait être en lice pour un baquet Red Bull… en concurrence avec Yuki Tsunoda bien sûr.
Dans son duel face à Daniel Ricciardo cette année, le Japonais domine pour le moment. Il se montre aussi, ce qui est aussi notable, de plus en plus mature et posé au volant : c’était justement ce que Helmut Marko lui demandait année après année.
Et Yuki Tsunoda confirme : il n’est plus le même homme, il a simplement mûri avec le temps !
« Ma première année en Formule 1 et la position que j’occupe aujourd’hui me donnent une perspective et une vision différentes. Je me sens aussi comme une personne différente. »
Yuki Tsunoda a vu aussi Pierre Gasly et Daniel Ricciardo évoluer au cours de leur passage chez RB F1. En quel sens ? Qu’est-ce qu’il a pu apprendre à leurs côtés ?
« C’est difficile à dire, mais je pense qu’ils ont tous les deux des points communs. Ils ont leur propre expérience et ils veulent créer des relations avec les équipes. »
« Ils sont tous les deux très doués pour parler avec les ingénieurs, pour leur donner un retour d’information. Ils aident l’équipe à déterminer la direction à prendre en termes de développement. »
On se souvient de la ’bromance’ entre Pierre Gasly et Yuki Tsunoda et le Japonais confirme : l’entente était formidable entre eux deux !
« Avec Pierre, j’ai eu la chance qu’il soit mon premier coéquipier pendant les deux premières années. Si j’avais des difficultés sur la piste ou… je ne dirais pas mentalement, mais parfois quand je suis de mauvaise humeur ou autre, il a toujours été un bon coéquipier. Nous avions une bonne relation, purement amicale, et il m’a beaucoup aidé. »
Avec Daniel Ricciardo, la relation serait plus froide ?
« Avec Daniel, c’est en fait un bon pilote de référence pour l’instant, parce que je pense que Daniel est le gars qui est le plus fort [dans ces domaines sur le retour technique, le feedback] que j’essaie d’améliorer. »
« Ses points forts correspondent à ce que j’essaie actuellement d’atteindre, le côté mental aussi, et il est le gars qui peut contrôler cela. »
« Pierre et Daniel ont été de bons coéquipiers chaque fois que j’ai été avec eux. »
Yuki Tsunoda doit également cultiver sa relation de travail avec Laurent Mekies, le directeur d’écurie, et Peter Bayer, le PDG. Comment cela se passe-t-il avec eux ?
« Laurent est certainement du côté de l’ingénierie, nous avons plus de connaissances dans ce domaine et il s’occupe évidemment directement de chaque personne, de chaque ingénieur qui travaille dans l’équipe. »
« Je vois des similitudes entre Franz [Tost] et Laurent. Ils se soucient tous deux des personnes qui travaillent au sein de l’équipe. Nous pouvons être très constamment en contact sur la façon dont nous allons tout faire pour la prochaine session. Il nous a donc définitivement aidés à acquérir son expérience. »
« Peter, lui, se concentre principalement sur la structure de l’équipe pour la rendre très forte. En Formule 1, nous avons besoin de sponsors et dès qu’il a rejoint l’équipe, il a été très bon dans ce domaine, dans les relations avec les sponsors. Pour structurer une base solide pour augmenter les performances, à la fois du côté des sponsors et du côté des performances. »
« Je dirais qu’ils travaillent très bien ensemble. Je pense que Franz faisait leurs deux boulots à la foi, ce qui était très difficile pour lui, et c’est une bonne chose que Laurent et Peter puissent se concentrer sur leur travail. »
Avec cette nouvelle équipe, RB F1 vise à grandir et ne plus être seulement une écurie-fille de Red Bull. L’objectif d’une 5e place au classement des constructeurs reste celui de moyen terme. Mais pour le moment, Aston Martin F1 et même Haas semblent avoir pris l’ascendant en performance pure.
« Évidemment, il faut une bonne voiture. L’année dernière, je me souviens qu’à la même époque, il était très difficile pour nous, pour moi, d’atteindre la Q2, mais maintenant je pense que la Q2 est le minimum à atteindre et la Q3 est jouable la plupart du temps. »
« C’est un milieu de grille très serré, ce qui donne une motivation et une excitation supplémentaires, car vous savez que si vous mettez tout en œuvre, vous pouvez gagner deux ou trois positions. »
« Mais en même temps, on a plus de pression parce qu’on sait que si on fait un tour décevant, on peut se retrouver à une mauvaise position ou à une position plus basse que celle qu’on voulait atteindre. »
Yuki Tsunoda pas perturbé par les rumeurs ?
Yuki Tsunoda n’a enfin pas manqué d’être interrogé sur sa situation personnelle : ne serait-il pas franchement déçu de rester encore l’an prochain chez RB F1 ? Surtout si Sergio Pérez est sur un siège éjectable ? Les rumeurs ne le déstabilisent pas trop ?
« Il faut juste se concentrer sur ce que je peux faire en termes de performance. Je pense que si vos performances sont bonnes, ou si vous conduisez bien, ces choses viendront automatiquement, donc je n’ai pas vraiment de pression ou quoi que ce soit d’autre. »
« Avant que mon avenir ne soit réglé pour l’année prochaine, j’étais vraiment concentré sur mes performances et même maintenant, j’essaie de me concentrer sur ce que je peux contrôler - plutôt que sur les choses que je ne peux pas contrôler et sur le fait d’y penser trop. »
En plus de courir chez Red Bull, Yuki Tsunoda garde un autre rêve en tête : celui de devenir le premier Japonais à gagner un Grand Prix...
« Évidemment, j’aimerais y arriver un jour mais, pour l’instant, je ne pense pas vraiment à être le premier Japonais à gagner un Grand Prix ou à d’autres choses de ce genre. »
« Ce genre de choses viendra naturellement, je dirais. Je me concentre donc sur la performance. J’essaie de continuer à m’améliorer et évidemment, un jour, si je peux gagner, ce sera certainement un bon impact pour le Japon. »