Jamais deux sans trois ? Si un deuxième Grand Prix aura lieu aux États-Unis l’an prochain, à Miami, en plus de celui à Austin, Liberty Media n’a jamais caché vouloir plus encore développer l’influence et la popularité de la F1 chez l’oncle Sam. Et forcément, la question de l’organisation d’un troisième Grand Prix aux USA se pose.
Le pays ne manque pas de circuits potentiels, avec Las Vegas ou Indianapolis en pole : là n’est pas le sujet.
La question est plutôt : organiser un 3e Grand Prix aux USA ne risque-t-il pas, d’une part de surcharger encore plus le calendrier, d’autre part de cannibaliser les événements américains entre eux ?
Mais pour Otmar Szafnauer, chez Aston Martin F1, il y a de la place pour trois dans le plus grand marché du monde, où les gisements de croissance sont immenses pour la F1. Notamment grâce à Netflix.
« Je suis un fan depuis le début des années 1980, lorsque je vivais à Détroit. Je connais beaucoup d’autres personnes, peut-être parce que nous avons les mêmes idées, mais il y a beaucoup d’autres fans de Formule 1 aux États-Unis. »
« Le fait d’avoir plus de courses en Amérique du Nord ou dans le fuseau horaire américain, ainsi que la popularité de "Drive to Survive" sur Netflix, je pense que cela a attiré un public beaucoup plus large et diversifié que les seuls fans de course automobile. »
« Et notre produit est tellement divertissant et attrayant qu’une fois que vous commencez à y prendre goût et à le comprendre… le public de la Formule 1 aux États-Unis peut croître de manière significative. »
« D’après mon expérience, si un foyer regarde la Formule 1 et que le père l’aime, et que les enfants l’aiment ensuite, le nombre de téléspectateurs augmente de façon géométrique. Beaucoup de mes amis qui ont maintenant la cinquantaine ont commencé à regarder la Formule 1 parce que leurs parents l’avaient fait dans les années 1970. Donc, si nous pouvons obtenir cet élan, je pense que la croissance pourrait se produire très rapidement. »
« Nous avons annoncé Miami maintenant. C’est donc une autre course dans ce fuseau horaire, une autre course en Amérique. On ne sait jamais si nous allons en ajouter d’autres à l’avenir. Las Vegas semble vouloir se positionner. »
D’accord alors pour 3 Grands Prix. Et pourquoi pas 4, 5, 6 ? Où est la limite pour le directeur d’Aston Martin F1 ?
« Si je devais deviner... disons que nous en avons trois là-bas et qu’ils sont espacés correctement, le marché américain est assez grand pour que si vous n’avez que trois Grands Prix là-bas, il n’est pas à son point de saturation. »
Quant à la limite du nombre de courses sur l’ensemble du calendrier par année, Liberty Media semble aussi la repousser de plus : 22, 23 l’an prochain, et pourquoi pas 25 dans quelques années... Là encore, est-ce trop selon Otmar Szafnauer surtout avec 3 GP aux USA ?
« C’est juste mon opinion, sachant que la NASCAR a eu, dans le passé, je ne sais pas, 42, 44 courses, et tout le monde a toujours apprécié la NASCAR et beaucoup d’entre elles étaient proches les unes des autres. Donc je pense qu’avec trois courses là-bas, même si nous sommes vraiment un sport mondial et que c’est un vrai championnat mondial, avoir trois courses dans un pays comme les États-Unis est encore très viable et qu’il y aura une demande. »