George Russell a passé trois années en fond de grille, à apprendre la F1, chez Williams. Il a connu des immenses coups d’éclat, comme en qualifications l’an dernier à Silverstone ou bien sûr en Belgique, avec son podium ; mais aussi des sévères désillusions, comme un crash sous voiture de sécurité à Imola alors qu’il jouait les points, ou bien sûr sa victoire « deux fois perdue » à Sakhir en 2020, lorsqu’il remplaçait Lewis Hamilton chez Mercedes.
Cependant, pour Crash, l’ex-pilote Williams a expliqué pourquoi, selon lui, tout ce qui n’avait pas tué sa détermination à atteindre les sommets l’avait rendu plus fort. Stoïque voire stoïcien, George Russell fait le point.
« Vous savez qu’un championnat ne se gagne pas ou ne se perd pas en une seule course, il se gagne au cours d’une saison. Vous aurez toujours des week-ends de course décevants, vous aurez des échecs, vous aurez des succès. Mais si vous ne vous remettez pas de ces déceptions, vous ne ferez que vous compromettre, vous et votre équipe, pour les courses restantes. »
« Il faut donc accepter ces déceptions, en tirer des leçons et aller de l’avant. »
« Les personnes qui ont la vie facile tout au long de leur carrière, tout au long de leur vie, lorsqu’elles sont confrontées à ces déceptions, elles ont du mal à les gérer et ne sont probablement pas capables de rebondir aussi rapidement. »
« Et c’est pourquoi je suis reconnaissant d’avoir été dans cette situation à plusieurs reprises, pour me rendre plus résilient. J’aurais aimé gagner cette course [Sakhir 2020], mais ce n’est pas ce dont je veux qu’on se souvienne de ma carrière. »
« Je veux être le pilote le plus complet possible et je veux regarder en arrière dans 20 ans et dire "c’était une carrière incroyablement solide, chaque résultat avait une raison derrière lui et cela a fait de moi un pilote plus fort". Je crois que cette course à Bahreïn, la perte de cette victoire, feront de moi un pilote plus fort. »
George Russell est presque satisfait aujourd’hui de ne pas avoir gagné le Grand Prix de Sakhir 2020 !
« D’une certaine manière, cela aurait été un conte de fées de gagner et je n’aurais probablement pas apprécié cet exploit si cela avait été le cas. »
La santé mentale, un point sur lequel insiste Russell
Ces épisodes ont fait plus encore prendre conscience à George Russell la nécessité d’évoquer le sujet de la santé mentale en F1 : longtemps resté tabou, ce point est de plus en plus abordé par la jeune génération, notamment Lando Norris.
George Russell explique pourquoi parler de santé mentale est important pour lui.
« La santé mentale est quelque chose dont il faut parler ouvertement pour tout le monde, surtout chez les hommes. C’est quelque chose que les gens perçoivent comme une faiblesse, mais je pense que c’est tout le contraire ; si vous êtes capable d’en parler, cela montre votre force. »
« Je ne dirais pas que j’ai lutté contre fait de douter de moi, mais il y a certainement eu des moments de déception et de difficulté pour surmonter des moments très durs, où vous vous trouvez dans une période potentiellement sombre dans votre carrière professionnelle. Parfois, cela se répercute sur votre vie personnelle. »
« Nous sommes tous si passionnés et si quelque chose vous abat professionnellement, cela se répercute dans votre vie personnelle et vous êtes presque dans une spirale descendante. Je pense qu’il faut faire face à ces défis et ne pas se cacher derrière - cela vous aidera à vous en sortir, à vous remonter le moral et à vous élever. »
« Je suis reconnaissant d’avoir vécu ces émotions et certaines de ces expériences, pas des expériences incroyablement difficiles, mais j’aurais pu me trouver dans une situation où, si je n’avais pas fait face à ces expériences, je n’aurais pas appris à gérer ces déceptions. »