Quelle heure est-il ? Cette question, anodine en apparence, ne l’est pas pour les équipes de course faisant le déplacement à Las Vegas.
Les F1 rouleront de nuit, même après minuit. Le Grand Prix aura lieu le samedi soir. Les horaires sont semblables à ceux du Grand Prix du Japon pour les fans européens. Et dès la semaine suivant Vegas, la F1 se rendra à Abu Dhabi, avec un décalage horaire encore démentiel. Bref, tout le monde est dérouté !
Ces horaires à en perdre la tête ont été déjà dénoncés par Max Verstappen, décidément pas un grand fan de Las Vegas.
Cependant pour Lewis Hamilton, le pilote Mercedes, ce n’est pas vraiment un problème. Après tout, les pilotes de F1 ne sont-ils pas habitués à un jet-lag permanent ?
« Personnellement, je n’ai pas trouvé cela problématique : j’ai quand même réussi à continuer à m’entraîner et je me sens très bien à ce stade de l’année. J’ai vu les pilotes se plaindre du décalage horaire. Le décalage horaire est quelque chose qui peut probablement nous toucher tous, mais je n’ai pas eu de problème depuis que je suis ici. C’est exigeant, mais nous le savons, en entrant dans le sport. Nous savons ce qu’implique une saison et ces trois Grands Prix d’affilée ont été difficiles, mais si c’était facile, tout le monde le ferait. »
« Je pense que j’ai toujours essayé d’être soucieux des mécaniciens et de toutes les personnes qui travaillent... de tout le monde dans cette pièce et dans les équipes, ils déplacent beaucoup et s’éloignent de leur famille. C’est probablement la chose la plus difficile de leur point de vue, mais ils ne voudraient pas être ailleurs, je suis sûr qu’ils aiment ce qu’ils font, tout comme moi. »
Lewis Hamilton admet donc qu’il s’endort très bien... ce qui fait des jaloux, notamment chez Sergio Pérez !
« Oui, je vais demander à Lewis quelques-unes de ses pilules ! Il semble être le seul à ne pas en souffrir. Mais non, en ce qui me concerne, j’y suis habitué. Je viens du Mexique et j’ai passé beaucoup de temps à subir le décalage horaire. J’y suis donc habitué. Évidemment, c’est exigeant, comme pour tous les pilotes, mais pas seulement pour eux, pour nos équipes, nos ingénieurs, nos mécaniciens. C’est une période intense de la saison. Nous essayons de nous préparer au mieux à ce type de programme exigeant, avec les voyages et le manque d’entraînement. C’est donc un peu plus difficile, et oui, c’est une période très chargée de l’année. »
Nico Hülkenberg est moins rassurant que Lewis Hamilton : selon le pilote Haas, les pilotes pourraient perdre un peu en performance en début de week-end.
« Il y aura un grand décalage horaire. Certains en souffrent plus que d’autres. Ce sera un défi, vous savez, et peut-être que vous ne vous sentirez pas très en forme le vendredi ou le samedi, mais c’est la même chose pour nous tous et nous devons nous débrouiller et faire face du mieux que nous pouvons. »
Guanyu Zhou lui donne ses méthodes pour vaincre le jet-lag : arriver tôt sur le Grand Prix...
« Le décalage horaire existe, surtout quand on vient de passer un triplé de courses, qu’on rentre chez soi pendant une semaine, qu’on retourne à l’usine pour le simulateur et qu’on revient ici. J’ai essayé d’arriver ici le plus tôt possible, mais c’est la même chose pour tout le monde. Mais c’est le problème de l’emploi du temps chargé. Je pense que tout le monde doit vivre de cette façon en ce moment. »
Carlos Sainz a une autre méthode : le café !
« Oui, je pense qu’une fois le vendredi, le samedi et le dimanche arrivés, les doses de caféine, les espressos ou l’adrénaline nécessaire pour piloter une F1 font normalement disparaître le décalage horaire. J’ai plus de mal ces jours-ci, lors des longs jeudis. C’est là que je commence à avoir un peu plus de mal. »
Norris plaisante sur l’âge d’Alonso...
Fernando Alonso rejoint en un sens Max Verstappen : il estime que la situation est loin d’être idéale pour la F1... et le pilote Aston Martin F1 tacle le football !
« Non, ça ne va pas, ça ne va pas. Mais c’est comme ça. C’est un sport difficile. Ce n’est pas du football. »
Et Fernando Alonso se fait immédiatement gentiment chambrer par Lando Norris !
« Je pense que cela a toujours été le cas en F1. Bien sûr, c’est un grand changement et des choses comme ça. Mais je vais bien. Je suis encore jeune, heureusement. Je suis un peu plus âgé maintenant, mais comparé à ce gars-là [Fernando].... Peut-être qu’il a un peu plus de mal que moi. Mais oui, nous devons tous faire les mêmes choses. »
Yuki Tsunoda fait partie des pilotes les plus honnêtes : il admet être touché par le jetlag...
« Oui, je suis assez endormi en ce moment. Donc, pour moi, ça me touche un peu. Mais oui, je veux dire, le décalage horaire... depuis les trois dernières années, on s’y habitue. Les trois derniers Grands Prix ont été difficiles pour moi. Et à Abu Dhabi, je ne sais pas quel sera le fuseau horaire, mais oui, il faut s’y habituer. Je veux dire que dès que je piloterai, ça devrait aller. »
Comme Yuki Tsunoda, Alexander Albon admet avoir un peu de mal aussi...
« Ce n’est pas facile, ce n’est pas facile non plus, simplement parce que c’est l’Amérique, il y a beaucoup d’intérêt donc vous avez tendance à être un peu plus occupé que la plupart des week-ends de course. Alors oui, nous faisons le travail. Nous ne sommes pas aussi doués que Lewis pour dormir. J’ai un peu de mal. L’année prochaine sera vraiment difficile parce que nous avons Vegas, Qatar, Abu Dhabi. Nous avons déjà vu à quel point le Qatar était difficile physiquement cette année et nous allons sauter le fuseau horaire et rouler dans cette région. Alors oui, ce sera difficile. »
Pierre Gasly plus inquiet au sujet d’Abu Dhabi
Quant à Pierre Gasly, il n’est pas très inquiet pour Las Vegas, mais bien plus pour le Grand Prix d’Abu Dhabi qui suivra dès le dimanche suivant…
« Jusqu’à présent, je n’ai pas de problème avec le décalage horaire, je me suis endormi à 6 heures du matin hier soir et je me suis réveillé à deux heures ce matin, je veux dire 14 heures, donc c’était bien. Mais la semaine prochaine sera un grand défi. Nous sommes soutenus par des médecins, des entraîneurs, etc. Tout le monde fait de son mieux pour nous donner la meilleure préparation possible et on ne s’attaque pas au décalage horaire le jour où l’on arrive ici. La semaine dernière, lorsque j’étais à Paris, je me préparais déjà pour cette semaine. »
« C’est la première fois de ma vie que je passe d’un côté du globe à l’autre en quelques jours, donc je ne sais pas vraiment comment je vais me sentir, mais je sais que j’ai mis en place ma stratégie et j’essaierai de m’y tenir autant que je le pourrai. »