Cette année 2021, la hiérarchie s’est nettement resserrée en tête du plateau, Red Bull pouvant rivaliser avec Mercedes pour les poles et les victoires. En milieu de grille, le plateau est également très serré, avec des écarts parfois infimes entre la 10e ou la 13e place.
Or le grand changement réglementaire de 2022, censé favoriser le spectacle, ne risque-t-il pas de séparer à nouveau les équipes, de creuser les écarts ? C’était bien la crainte précédemment formulée par Toto Wolff, à la tête de l’équipe Mercedes. Du reste il faut se rappeler qu’en 2014, la nouvelle réglementation avait nettement profité à Mercedes, qui se retrouvait seule devant.
Autrement dit : la F1 ne risque-t-elle pas de se tirer une balle dans le pied ? Ne faudrait-il pas préférer une période de stabilité du règlement pour la convergence des performances ?
Interrogé sur ce sujet, Ross Brawn, le manager des sports mécaniques pour Liberty Media, et qui a beaucoup poussé pour le nouveau règlement, reconnaît que Toto Wolff pourrait avoir raison.
« Oui, je pense que c’est exactement ce qui pourrait se passer. »
Mais il plaide aussi pour sa paroisse, en rappelant le but de long terme de ce nouveau règlement.
« Nous profitons d’un bon millésime, mais il est toujours extrêmement difficile de suivre d’autres voitures, donc nous pourrions potentiellement faire un pas en arrière en termes d’écarts sur la grille. »
« Mais ensuite, je pense que nous verrons dans les quelques prochaines années de belles courses. »
Retour à des essais hivernaux de 6 jours en 2022 ?
Pour assister à quelques surprises en début d’année, il pourrait être tentant de raccourcir au maximum les essais hivernaux, comme cette année, où les équipes ont pu rouler seulement trois jours à Bahreïn.
Toutefois Ross Brawn n’est pas de cet avis et assure que les essais hivernaux reviendront à une durée plus normale l’an prochain, sans doute de 6 jours.
« Je pense que pour 2022, nous aurons un test de pré-saison plus long, ou une série de tests. »
« Parce qu’avec la nouvelle voiture qui arrive… nous devons donner aux équipes le temps de vraiment comprendre et de maîtriser ce nouveau matériel, donc nous prévoyons d’avoir au moins deux tests de pré-saison. »
« Ainsi, tous les pilotes qui changent d’équipe auront un peu plus de temps, et certainement les équipes auront plus de temps pour comprendre leurs voitures. »
Il est vrai que cette année, les pilotes ayant changé d’équipe, comme Sebastian Vettel, Fernando Alonso, Daniel Ricciardo, Sergio Pérez ou Carlos Sainz, souffrent de difficultés d’adaptation dues à la réduction à trois jours (un jour et demi par pilote) des essais hivernaux.