Pour 2026, comme la FIA l’a confirmé hier, la F1 accentuera son virage vers l’écologie et la durabilité, avec un règlement qui prévoira l’utilisation de 100 % de carburants durables, tout en confirmant la stratégie de l’unité de puissance hybride.
Mais pourquoi ne pas être allé plus loin en accompagnant le mouvement de fond de l’industrie, vers l’électrique ? La F1 aurait pu ainsi donner l’exemple à la fois sur le plan de la technologie comme du progrès écologique.
Cependant Jean Todt, le président de la FIA qui s’apprête à quitter ses fonctions demain, a formellement réfuté cette hypothèse : pour lui c’est bien trop tôt pour la F1, et puis il existe déjà la Formule E…
« C’est tout simplement impossible. En Formule 1, la distance d’une course est d’environ 300 km. Sans recharge, avec les performances des voitures, l’électricité ne le permettra pas. »
« Peut-être dans 20 ans, 30 ans, je ne sais pas. Mais pour l’instant, c’est tout simplement impossible. »
« En 2026, avec l’hybridation, très développée, et avec un carburant à zéro émission... La Formule 1 ne produira pas de pollution - du CO2. C’est ce que nous devons atteindre. »
Todt se souvient peut-être de l’accueil très froid des unités de puissance hybride en 2014 : écologiques certes, mais qui faisaient très peu de bruit. Un mauvais souvenir, mais effacé pour lui.
« Les fanatiques n’étaient pas contents parce qu’ils disaient ’on n’entend pas le bruit’. Mais on n’entend plus ça. On s’y habitue. »
« Il y a un grand intérêt pour la Formule E - où il n’y a pas de bruit du tout. Donc je pense qu’il est très important d’apprendre aux supporters, d’apprendre aux fans, pourquoi nous changeons les règlements. »
Ne pensons donc pas que Todt dénigre la Formule E : loin de là, le Français a été un de ceux à l’origine du championnat ; et du reste la Formule E a déjà prouvé son utilité pour les voitures de route, poursuit-il.
« Il y a huit ans, pour faire une course de 45 minutes, les pilotes devaient changer de voiture à mi-parcours, en raison des limites d’autonomie. Aujourd’hui, nous pouvons faire la même distance de course avec une seule voiture. »
« Toute cette expérience, toute cette recherche, est profitable aux usagers de la route. C’est pourquoi, aujourd’hui, vous entendez parler de voitures électriques ayant une autonomie de 400 à 500 kilomètres, ce qui n’était pas le cas il y a dix ans. Les temps de recharge ont également considérablement diminué. »
Autre chantier majeur sur lequel Jean Todt a œuvré : l’égalité des genres dans le sport auto, notamment par le lancement des W Series. Sur ce point, c’est seulement la première pierre qui a été posée à entendre le président de la FIA.
« L’égalité des genres et la diversité sont essentielles. Nous avons abordé ce point à la FIA. »
« La première étape, qui est absolument importante - dire que nous voulons avoir plus de femmes dans le sport automobile - a commencé. »
« Maintenant, nous avons besoin d’un certain temps avant d’obtenir des résultats. »