Les 27 points marqués par Alexander Albon, en 2023, ont permis à Williams d’assurer une 7e place au classement des constructeurs, son meilleur résultat depuis 2017.
La performance est d’autant plus remarquable que Williams a quasiment stoppé tout développement sur sa F1 à partir de la mi-saison. Le but ? Se concentrer sur le développement de la voiture de l’an prochain. Sacrifier le court pour le moyen terme donc.
Albon est donc encouragé par la dynamique en cours chez Williams, qui semble en effet sur de bons rails.
« Nous sommes sur le bon chemin. En 2022, nous avions une voiture trop sensible. »
La FW45 demeurait cependant une voiture irrégulière : rapide sur les circuits rapides, lente sur les circuits plus lents… Même s’il y a des exceptions à cela, comme à Zandvoort, poursuit Alexander Albon.
« Nous avions des virages très spécifiques que nous n’aimions pas. Nous étions très compétitifs dans les circuits demandant peu d’appui aérodynamique. Cela signifiait qu’il était difficile pour nous d’être performant en permanence. »
« Nous avions des circuits comme Monza, Montréal, Vegas, qui convenaient naturellement à notre voiture. Mais nous avons aussi eu de mauvaises courses… »
« Le Brésil est un exemple classique de circuit difficile pour nous. Et pareillement, à Zandvoort, c’est un circuit sur lequel nous ne devrions pas être rapides sur le papier… mais nous l’avons été. »
« Cette année 2023 a été très intéressante pour nous parce que, plus que l’année d’avant, nous nous sommes concentrés sur la compréhension de notre voiture. »
« Quand les pistes sont froides et quand les pneus surchauffent, c’est un problème. Nous comprenons maintenant ce qu’il en est de notre voiture, c’est donc une grande priorité pour 2024 : voir comment nous pouvons améliorer le refroidissement des pneus et nous concentrer sur cet aspect. »
Une Williams moins rapide en lignes droites, plus rapide en virages cette année ?
Cependant pour trouver de la performance, il faut savoir aussi en perdre : en effet, la Williams FW46 devrait faire l’objet d’un compromis. La vitesse de pointe pourrait être sacrifiée, pour améliorer la vitesse en virages...
« Nous comprenons évidemment que notre voiture est compétitive en lignes droites. Pouvons-nous conserver une partie de cette compétitivité ? Non, d’une certaine manière. C’est un énorme avantage d’avoir cette voiture difficile à dépasser et rapide sur certains circuits. »
« Mais pouvons-nous être suffisamment adaptables ? Cette année, pourrons-nous aller sur des circuits comme le Brésil, Zandvoort ou Monaco et avoir une voiture qui peut aussi être rapide sur ces circuits ? »
« Je trouve cela très excitant parce que nous avons obtenu un bon résultat, un résultat que nous n’attendions pas vraiment en commençant l’année. »
« En 2023, notre seul objectif était de préparer l’année suivante. Dès les essais libres, nous avons commencé à nous concentrer sur l’année à venir. L’avenir nous le dira, nous n’allons pas tout de suite atteindre la perfection. »
« Nous avons expérimenté toute l’année, nous avons renoncé à de nombreux EL1 pour nous concentrer sur des idées, sur des compromis à faire pour 2024. Nous nous mettons donc dans la meilleure position possible. »
Williams progresse donc, mais les progrès devraient demeurer incrémentaux, et non spectaculaires, l’an prochain. Alexander Albon en a conscience : il faudra encore se montrer patient... Y est-il prêt ?
« En tant que pilote, il faut voir les choses sous deux angles. Chaque pilote ne voit pas très loin devant lui. La durée de notre carrière, notre compétitivité et nos désirs ne correspondent pas toujours au plan à long terme d’une équipe. »
« Mais vous comprenez parfaitement cela. Nous n’allons pas retourner la voiture dans un an et nous contenter de nous battre avec la Red Bull. Il y a tellement de choses à faire. »
« James [Vowles] comprend mieux que quiconque à quel point nous sommes en retard dans certains domaines. Ce serait stupide de la part de James de dire ’l’année prochaine, je vais être capable de construire une voiture qui va se battre pour les victoires’. Cela n’arrive jamais. »
« Le fait qu’il soit réaliste me donne confiance. Mais en même temps, j’ai l’impression de bien piloter. J’ai l’impression d’être dans une position où je mérite de me battre pour les podiums et, je l’espère, pour les victoires. »
James Vowles sera vraiment jugé en 2024 chez Williams
Alexander Albon paraît donc totalement aligné avec la vision de son directeur d’écurie James Vowles : sur sa manière de travailler, sur sa personnalité...
« En étant tout à fait réaliste, il n’y a que peu de choses que James pouvait améliorer en 2023. Une grande partie de la voiture a été conçue l’année précédente. Nous avons un temps de construction assez long pour nos voitures. »
« Nous essayons de faire de grands pas, pas de petits pas, nous ne faisons pas de petites évolutions tous les week-ends, comme vous le voyez avec les meilleures équipes, parce que nous avons encore beaucoup de choses à accomplir. »
« James a la même approche. L’année à venir sera donc la véritable année où nous verrons ce que James a apporté à l’équipe. »
« Bien sûr, il a déjà apporté des choses à cette équipe. Son caractère, en tant que personne, sa façon de parler et de communiquer avec l’équipe, sa compréhension des pneus, du moteur et de l’aérodynamique que nous avons pu mettre en œuvre cette année…
« Mais il y a des limites à ce que l’on peut faire. C’est pourquoi les plus grandes étapes se produiront en 2024 et au-delà. Je suis assez confiant à ce sujet. »