C’est l’autre « finale » de la Formule 1 en ce mois de décembre : l’élection du successeur de Jean Todt à la présidence de la FIA, le 17 décembre, à l’Assemblée générale de la FIA, Place de la Concorde à Paris.
Mohammed Ben Sulayem est le premier des candidats désignés, mais le « candidat Todt » si l’on peut dire, est l’ancien président adjoint Graham Stoker. L’Anglais était aux côtés du Français depuis 2009 à Paris !
Pour Racer, Stoker a confié son programme et il s’inscrit résolument dans la continuité de Jean Todt. Le changement, ce n’est pas maintenant avec lui.
« Nous avons obtenu beaucoup de choses et je ne veux pas perdre cela. Il y a des discours dans l’élection de la part d’autres personnes qui disent "Nous voulons tout changer". Je ne suis pas d’accord avec cela. Je ne pense pas non plus que c’est ce que veulent les membres. Ni que ce soit bon pour la FIA. Ce que je pense, c’est que nous devons nous appuyer sur ce que nous avons, sur la continuité pour aller de l’avant, mais faire beaucoup d’autres choses. »
« Je voudrais sérieusement accélérer le développement du sport. Je ne vois rien de mal à dire que quiconque a du talent dans le monde entier devrait s’essayer à notre sport. Qu’y a-t-il de mal à cela ? Je veux dire, si vous ne pouvez pas dire cela d’une fédération internationale, je pense qu’il y a quelque chose qui cloche. »
Stoker a intitulé sa campagne ’FIA for All’ : ce qui veut dire qu’il compte renforcer considérablement les programmes liés à l’inclusivité (pour l’égalité des genres notamment) de la Fédération internationale. En F1 mais surtout en amont. Et avec des objectifs financiers clairs.
« J’aimerais arriver à une situation où, par exemple, nous consacrerions 10 % de notre chiffre d’affaires au développement du sport, ce qui est une référence générale parmi les fédérations. Nous pouvons nous le permettre, nous sommes une grande fédération internationale, je pense que nous pouvons nous le permettre. »
L’autre grande priorité de Stoker est de développer les activités de la FIA aux USA. Là encore les projets de la FIA rejoindraient ceux de la FOM, avec l’organisation d’un deuxième Grand Prix aux Etats-Unis l’an prochain à Miami.
« Nous venons de réaliser une étude d’Ernst and Young sur l’impact économique de l’industrie du sport, et nous sommes parvenus à des chiffres remarquables de 60 milliards de dollars de valeur directe au niveau international. Si l’on considère les retombées, on dépasse largement les 100 milliards de dollars, voire les 130 milliards de dollars. »
« C’est tout à fait remarquable, et un acteur énorme dans ce domaine est les États-Unis. Et les États-Unis ont fait les choses à leur manière, que je respecte franchement. Si vous voulez savoir d’où je viens, deux de mes fils ont des passeports américains. Je voyage aux États-Unis depuis les années 70 et 80. Je les connais très bien. »
« Et nous avons beaucoup à faire pour les aider sur toute une série de questions différentes si nous travaillons de cette manière. C’est vraiment là que je veux en venir. Je comprends, et je pense que dans le passé, on s’est probablement demandé ce que faisaient ces gens à Paris, mais je ne pense pas que ce soit le cas aujourd’hui. »
« L’autre chose que j’aime aux États-Unis, c’est la possibilité de briser le moule de certains événements. Avec des super camions, et je suis attaché aux racines américaines des dragsters - j’aime leur implication dans les records de vitesse sur terre. »
« J’aime aussi l’énorme engagement des fans pour un événement comme l’Indy, où l’on me dit que les familles laissent des billets dans les tribunes aux générations futures. Ainsi, chaque génération achète des sièges. C’est formidable. Nous devrions apprendre de cela. »
Un projet de Superlicence globale
Enfin, Stoker pourrait revoir le système de l’attribution de Superlicence, de manière à le rendre plus global et là encore, plus porté vers les États-Unis, l’Asie et l’Australie pour faire de la FIA une organisation vraiment globalisée.
« Si je suis élu, je mettrai en place un groupe de travail pour y réfléchir. Si vous voulez avoir une Super Licence mondiale, il faut que le terrain de jeu soit absolument équitable. Il n’y a pas que les États-Unis, franchement, nous devrions regarder l’Asie et ce qui s’y passe, regarder l’Australie et ses événements avec Australian Supercars...
« Je dois dire que c’est très difficile - ne sous-estimez jamais la complexité des points de Supercars - et je sais que les personnes qui s’en occupent font un excellent travail. Mais ce que je ferais, en fait, c’est créer un groupe et essayer de résoudre toutes les incohérences pour essayer de l’améliorer. Et je pense que nous pourrions l’améliorer. »
« Il y avait un moment dans le sport, ou Senna et tous les autres devaient traverser l’Atlantique pour venir en F3 au Royaume-Uni. Cela ne peut pas être juste. Nous devons avoir un système mondial équitable où les talents peuvent s’exprimer. Pas nécessairement en Formule 1, pour l’amour du ciel. Ça peut être l’IndyCar, ça peut être Le Mans, ça peut être le WRC - Ken Block, c’est génial, faites venir plus d’Américains là-dedans. Il s’agit donc de rendre tout cela équitable, afin que le talent se manifeste. »