Après avoir déjà signé des ingénieurs de renom comme Luca Furbatto, ou Tom MucCullough, Aston Martin F1 avait annoncé le recrutement, comme directeur technique, de Dan Fallows, un des piliers derrière la construction du châssis Red Bull à Milton Keynes ces dernières années.
Et la valse des recrutements se poursuit à Silverstone puisque Martin Whitmarsh vient d’être annoncé comme PDG du groupe, chargé de la performance des technologies (c’est-à-dire des transferts de technologie, de la F1 vers d’autres domaines).
Qui plus est, Aston Martin construit aussi une toute nouvelle usine à Silverstone. On peut donc le dire : cette équipe est celle du paddock qui connaît le plus de croissance.
Comme il le confie, Otmar Szafnauer note que ces projets parlent pour eux-mêmes et annoncent l’ambition de son équipe.
« Notre discours ambitieux, ce ne sont pas que des paroles en l’air. L’inauguration avec les photos de l’usine montre que ce ne sont pas que des paroles en l’air. Les embauches importantes que nous avons récemment annoncées le montrent aussi. »
« Pour moi, la chose la plus importante - parce que c’est vraiment, vraiment coûteux, et vous ne savez pas combien de temps les souffleries seront en service en Formule 1 - est que nous nous lançons dans une soufflerie de pointe, et ce n’est pas bon marché. »
« Il s’agit de 60 à 70 millions de livres, avec une durée de vie peut-être limitée. En soi, cela montre que nous sommes sérieux. »
A quoi vont justement servir le recrutement de Whitmarsh et tous ceux qui l’accompagnent ? A alléger la charge de travail d’Otmar Szafnauer, lui qui ne peut pas se concentrer à la fois sur la gestion d’une équipe de course au quotidien et de la croissance d’un mastodonte.
« Au cours de l’année dernière, je suis venu à chaque course, par exemple, puis je suis rentré le lundi, et j’ai travaillé sur tous les problèmes au QG, où on est en train de construire une nouvelle usine et une nouvelle soufflerie, et Lawrence est là deux jours par semaine – il y a de quoi faire un peu partout. »
« Il y a toutes sortes d’autres choses qui se passent. Si, par exemple, je me concentre sur l’agencement de la nouvelle usine, et qui va s’asseoir où, en même temps, je ne peux pas poser des questions sur "comment ça se passe dans la soufflerie ?" et pourquoi nous avons fait un demi-pas en arrière. »
« C’est le coût d’opportunité quand vous faites tant de choses. Cela prendra fin dans trois ans, lorsque l’infrastructure sera en place, lorsque Aston Martin Performance Technologies sera pleinement opérationnel, que nous aurons embauché toutes ces personnes. »
Pour grandir, il faut être accompagné en particulier financièrement. Lawrence Stroll a-t-il vraiment les moyens de ses ambitions qui semblent sans limite ? Est-il prêt à se percer les poches selon Otmar Szafnauer ?
« Ce qui ne nous manque pas aujourd’hui, c’est le financement pour pouvoir les réaliser. Mais certaines de ces choses, même si vous avez les ressources financières, vous ne pouvez pas les faire parce que cela prend du temps. »
Otmar Szafnauer se souvient de McLaren et de Honda
La croissance d’Aston Martin F1 rappelle à Otmar Szafnauer celle d’autres équipes, dont la seule à avoir signé un doublé cette année pour le moment.
« C’est arrivé de très nombreuses fois, ce processus. Même chez McLaren quand ils ont construit la nouvelle usine. Quand vous construisez la nouvelle usine, vous devez vous concentrer sur ça. Lorsque vous vous concentrez sur "ceci", vous ne pouvez pas vous concentrer sur "cela". »
Et Otmar Szafnauer rapproche aussi cette expérience de celle de Honda et de BAR...
« Il y a des différences significatives par rapport à l’époque où j’étais chez Honda ou BAR, car eux aussi ont développé l’équipe pour qu’elle devienne championne du monde. »
« C’est fait avec plus de vigueur. Je ne veux pas dire de passion. Mais c’est fait à un rythme plus rapide, il y a plus d’urgence. »