En 2014 pour sa première saison en GP2, Stoffel Vandoorne finissait vice-champion, derrière Jolyon Palmer. L’année suivante, avec ART, le Belge écrasait comme jamais le championnat – et devenait un des plus grands espoirs de la F1.
« Je pense que ces deux années en GP2 sont probablement encore deux de mes saisons préférées dans ma carrière de pilote », sourit-il aujourd’hui pour le site de la FOM.
« La première était un peu difficile au début. Je veux dire, j’ai remporté la toute première course à laquelle j’ai participé, mais ensuite, nous avons connu un petit passage à vide avec quelques erreurs de stratégie et quelques problèmes de fiabilité. »
« La fin de la saison a été très forte, nous avons gagné quelques courses, et j’ai réussi à terminer deuxième au championnat derrière Jolyon, ce qui m’a vraiment préparé pour la deuxième année. Évidemment, quand vous terminez deuxième la première année, vous devez alors gagner la deuxième année ! »
« Il y avait définitivement un peu de pression supplémentaire, mais c’était une super saison, avec sept victoires, presque tous les records en termes de victoires en course, de positions de pole, de tours les plus rapides. J’ai vraiment marqué le championnat et je me sentais très à l’aise avec l’équipe, avec la voiture. »
Avec ce titre en poche, Vandoorne était pressenti pour être titulaire chez McLaren F1… Mais ce fut Jenson Button qui lui fut préféré pour la saison 2016. De quoi provoquer quelque frustration pour le Belge.
« Quand j’ai remporté le titre GP2 et que Jenson a été annoncé pour une nouvelle saison avec l’équipe, c’était un peu difficile à accepter à l’époque, sachant que j’avais fait tout ce que je pouvais de mon côté pour obtenir un volant en F1 », admet Vandoorne.
« Puis, lors d’un test en Super Formula, où je restais en forme, j’ai reçu l’appel pour remplacer Fernando à Bahreïn après son accident à Melbourne. C’était vraiment très, très à la dernière minute. J’étais encore au Japon quand j’ai reçu l’appel, donc j’ai pris un vol de nuit, le jeudi soir, et je suis arrivé vendredi matin. Quelques heures plus tard, je pilotais déjà en EL1 ! »
Vandoorne surprit alors en signant la 12e position sur la grille, devant Jenson Button. Il finit la course à la 10e place – un petit exploit dans une McLaren F1 calamiteuse avec son ‘GP2 engine’ (Honda).
Enfin titularisé chez McLaren F1 en 2017, Stoffel Vandoorne dut cependant déchanter : il allait vivre deux années de douleurs et d’abandons dans l’équipe orange…
« C’était difficile, c’est sûr. La première année, nous étions avec Honda et nous avons eu beaucoup de pannes, des problèmes techniques à l’époque. Nous entrions presque chaque week-end avec des pénalités sur la grille. »
« En fait, à la fin de cette première saison, nous avons obtenu de très bons résultats. Ensuite, nous pensions qu’en commençant la saison suivante avec le moteur Renault, nous serions en bien meilleure forme, mais cela ne s’est pas vraiment passé comme cela. Les attentes étaient très élevées, mais quand cela ne se passe pas comme prévu, c’est un peu difficile pour tout le monde. »
« Je pense que c’était quelque chose qui devait presque arriver avec l’équipe pour vraiment comprendre ce qu’ils allaient faire à l’avenir. Ils avaient besoin de réaliser que peut-être la voiture n’était pas aussi bonne qu’elle semblait, car quand nous avions Honda, nous étions comme, ’D’accord, la voiture est bonne, mais le moteur n’est pas bon’. Puis nous avons eu un moteur différent et nous n’étions toujours pas bons. »
« Cela a entraîné un grand bouleversement au sein de l’équipe sur le plan du management, avec beaucoup de changements, évidemment aussi avec les pilotes. J’ai finalement payé le prix pour cela. »
Ce que dit Stoffel Vandoorne, c’est que si McLaren F1 domine aujourd’hui le sport, c’est parce qu’il a pu essuyer les plâtres et passer par les Fourches Caudines les années précédentes !
« Le fait est qu’en F1, vous devez parfois avoir un peu de chance lorsque vous obtenez l’opportunité de courir, d’être au bon endroit au bon moment… Malheureusement, cela ne s’est pas vraiment passé ainsi pour moi » regrette-t-il ainsi.
« De mon côté, vous ne pouvez pas vraiment savoir cela à l’avance. Quand vous obtenez l’opportunité d’être en F1, vous la saisissez et vous y allez, et c’est un peu une question de chance en termes de la compétitivité de l’équipe. »
Vandoorne croit encore à un retour en F1 !
Aux côtés de Felipe Drugovich, Stoffel Vandoorne est aujourd’hui pilote de réserve d’Aston Martin F1. Avec une idée derrière la tête, celle de faire son retour en F1 un jour ?
« En F1, c’est toujours bénéfique pour un pilote de course d’être impliqué, pour se maintenir en forme. »
« Ce que je fais ici avec Aston Martin, avec la manière dont l’équipe fonctionne, les ressources que vous avez ici... ce sont des choses que je peux appliquer à mes programmes en Formule E et en endurance. »
« C’est bon d’être toujours impliqué. Je pense qu’en fin de compte, vous devez voir le tableau d’ensemble. J’essaie juste d’optimiser la position dans laquelle je me trouve et d’en tirer le meilleur parti. »
Stoffel Vandoorne n’a « que » 32 ans et à voir Fernando Alonso aujourd’hui, on se dit qu’il serait toujours en mesure de revenir, techniquement, titulaire en F1.
La perspective peut paraître lointaine, mais le Belge y croit toujours !
« Je n’ai aucun doute, je peux toujours le faire. »
« Je ne suis plus titulaire en F1 depuis un petit moment maintenant, mais j’ai toujours couru de manière compétitive et je reste en forme. J’ai eu quelques opportunités de tester la voiture également, donc cela a été bon de ne pas être complètement à l’écart, même si les occasions de conduire de nos jours sont très, très limitées. »
« Je suis sûr que, s’il y avait une opportunité, je serais prêt. Je serais probablement mentalement dans un endroit différent par rapport à ma première expérience en F1, et je l’apprécierais probablement beaucoup plus aussi. Tout ce qu’il faut, c’est une opportunité et vous êtes de nouveau dans le coup. C’est toujours bien de garder la porte ouverte, parce que vous ne savez jamais. »