Frédéric Vasseur n’a pas encore gagné son pari de faire triompher la Scuderia mais le Français a certainement remis Ferrari sur de bons rails, avec des restructurations en profondeur et sans révolution de palais.
Les bases continuent à se mettre en place pour les succès futurs.
Alors que cela fait un an et demi qu’il a pris les commandes des Rouges, Vasseur a évoqué avec la RTBF différents sujets, à commencer par ce que représente le fait de travailler pour une équipe légendaire.
"Ferrari, c’est la passion, dans tous les sens du terme. Tout le monde est passionné par la marque, il y a beaucoup d’émotions autour de celle-ci. Les Italiens expriment beaucoup plus leurs émotions que dans les pays anglo-saxons. Ca donne une caractéristique d’équipe qui est un peu spéciale."
"Honnêtement, c’est beaucoup plus satisfaisant de gérer une équipe où les gens sont émotionnels. Je pense qu’on fait le plus joli métier du monde, il ne faut pas l’oublier. On fait 24 courses, c’est dur, mais des millions de personnes rêvent de faire ce qu’on fait. C’est une belle motivation de se retrouver dans cet environnement, c’est quelque chose d’exceptionnel."
"J’ai le plus beau métier du monde et j’ai la plus belle femme du monde aussi. Ca fait 35 ans qu’on est ensemble et 35 ans qu’elle me supporte. C’est quelque chose qu’on vit à deux. La seule personne à qui j’ai demandé si je devais y aller, c’est ma femme. Je suis conscient de tous les efforts fournis par ma famille. Je les fais déménager en Italie puis je pars 25 week-ends sur l’année."
Quelle est donc la méthode Vasseur ? Une chose marque, le sourire du Français, même dans les moins bons moments.
"A partir du moment où les gens ont un engagement, qu’ils font les sacrifices, ça aide de le faire dans la bonne humeur. Ce n’est pas pour autant qu’on n’est pas strict et dur, qu’on ne prend pas des décisions sanglantes parfois. Le fait de rigoler, ça ne fait pas aller moins vite. Quand je prends un café, je préfère le prendre en rigolant plutôt qu’en faisant la gueule."
"Dans le paddock F1, on a un groupe de personnes, de passionnés et créatifs. Il ne faut pas les étouffer. Je suis également persuadé que le groupe est toujours plus fort que l’individu. On a tout à gagner à faire bien collaborer les gens ensemble. Ils ne doivent pas avoir peur de faire des erreurs. Ca peut arriver à tout le monde, le plus important c’est de les assumer, les comprendre et ne pas les répéter. On essaie de créer cet état d’esprit dans l’équipe."
"Il n’y a pas de recette magique dans notre job, ça prend du temps. Ce qui est encore plus vrai pour nous, c’est que les recrutements sont très longs. La procédure pour changer une personne, c’est d’abord d’identifier le besoin puis la bonne personne. Ca prend plusieurs mois. La personne a peut-être encore un contrat ailleurs donc il faut attendre cette période-là aussi… et elle va peut-être travailler sur la voiture suivante. Donc si on change de direction tous les six mois, ça ne peut pas marcher."
"Les histoires à succès en F1, ce sont des histoires bâties sur la stabilité. Le meilleur exemple, c’est Jean Todt. Il a eu quelques années difficiles avant de connaitre du succès pendant très longtemps."
Tout le monde en a parlé pendant de longues semaines et le sujet va forcément revenir sur la table de manière plus importante encore en fin de saison : Ferrari a réussi à s’offrir les services de Lewis Hamilton à partir de 2025. Qu’attend-il de son association avec Charles Leclerc ?
"Avec Leclerc et Hamilton, j’ai l’avantage au moins de les connaitre depuis qu’ils sont petits, de les connaitre avant qu’ils ne gagnent des GP. C’est un avantage dans la qualité de la relation. Ils ne viennent pas pour Frédéric Vasseur. Lewis, c’est un rêve ancré au plus profond de lui de rouler pour Ferrari. J’ai simplement peut-être permis d’aligner quelques étoiles au bon moment."