Frédéric Vasseur, le directeur d’Alfa Romeo F1, estime que la décision prise par la FIA pour arrêter le marsouinage était une "putain de blague" et que celle-ci allait à l’encontre de l’esprit des règlements.
La FIA a fait adopter une nouvelle directive technique pour mesurer le marsouinage et imposer une limite à ne pas dépasser aux équipes. Celle-ci s’appliquera à partir du Grand Prix de Belgique.
Cette directive sera peut-être suivie d’un changement de règles concernant le plancher des F1 pour 2023, mais plusieurs équipes ne sont pas satisfaites des décisions de la Fédération et Vasseur juge leur justification complètement erronée.
"Nous avons commencé il y a quelques semaines et maintenant, on ne peut plus modifier qu’une partie du plancher, il faut tout changer," a déclaré Vasseur.
"De mon point de vue, c’est trop tard. Ce n’est pas dans l’esprit des règlements car nous avons toujours poussé pour la stabilité, tant pour les budgets capés que pour le reste, car nous voulions réutiliser les mêmes pièces d’une année sur l’autre mais, désormais, ce n’est plus possible."
"Selon moi, justifier cette décision en évoquant la sécurité est une putain de blague. Le marsouinage n’a rien à voir avec la sécurité. Il est facile à régler, il suffit de rehausser la hauteur de caisse."
Lorsqu’il a été dit à Vasseur que la directive technique à venir pourrait signifier que les changements apportés au règlement 2023 ne servent à rien, le Français répond : "Ne me demandez pas car je ne comprends pas."
"Mais je ne suis pas sûr qu’utiliser l’argument de la sécurité soit la bonne approche car dans ce cas, on pourrait dire que la hauteur de caisse doit être relevée pour Spa afin d’éviter le rebond dans le Raidillon. La FIA pourrait donc dire : ’OK, vous devez rehausser la hauteur de caisse de 30mm car si vous êtes en dessous, vous allez rebondir dans le Raidillon’."
"Ou bien lorsqu’un circuit est mouillé et que certaines équipes chaussent d’abord le pneu slick, elles prennent un risque. Un crash est possible. Et ils pourraient dire : ’Non, vous ne pouvez utiliser le pneu slick que si c’est en dessous de 104%.’ Je ne sais pas, mais si nous prenons cette direction... c’est bien plus risqué pour la FIA car s’ils fixent une limite pour le pneu slick et que quelqu’un se crashe, ils auront la responsabilité parce que la limite a été mal fixée."
"Par exemple, si Fernando Alonso se plaint d’une douleur au dos après alors qu’il a roulé en dessous de la mesure exigée, il pourrait s’en plaindre. Je ne suis pas sûr que ce soit la direction à suivre. La sécurité est un critère permanent dans nos choix. Ca l’est pour la température des freins, pour le choix du pneu à utiliser... je pense que c’est un peu étrange."