A quel point un pilote de F1 peut-il tenter d’empêcher son patron d’embaucher un autre pilote avec un palmarès et une réputation bien plus conséquents ?
Dans le cas de Ferrari et Charles Leclerc, ce dernier n’a pas essayé d’empêcher Lewis Hamilton de rejoindre la Scuderia, bien au contraire, selon le patron de l’équipe, Frédéric Vasseur.
L’accord signé avec Hamilton à partir de 2025 signifie non seulement la fin du mandat de Carlos Sainz à Maranello, mais aussi un défi sans doute plus difficile pour le Monégasque, titulaire de longue date et produit de l’Académie Ferrari.
"J’ai toujours dit que dans ma vie, il y avait deux courses que je voulais gagner - Monaco et Monza," a déclaré Leclerc cette semaine au Festival sportif de Trente.
"Nous avons réussi à le faire cette année, mais maintenant mon seul objectif est de gagner le championnat du monde. Je ne travaille que pour cela."
On sait à quel point Vasseur est proche de Leclerc - mais le patron français de Ferrari entretient également une longue relation personnelle et professionnelle avec le septuple champion du monde britannique.
"Parfois, Charles a fait des erreurs," a déclaré Vasseur lors du même festival, "mais cela fait partie de son processus de croissance. Avec Lewis à ses côtés, cela va encore continuer."
Il admet que l’idée de faire venir Hamilton, 39 ans, comme prochain équipier de Leclerc était un peu maladroite.
"Fred n’est pas ma petite amie," sourit Leclerc, "mais j’étais au courant des négociations avec Lewis depuis très tôt et pour moi, l’avoir à mes côtés sera un défi supplémentaire, compte tenu de tout ce qu’il a gagné."
"Je suis très heureux qu’Hamilton arrive et j’ai hâte car on peut apprendre de chaque équipier. Pour moi, ce sera une belle opportunité de montrer ce que je sais faire dans la voiture. C’est sûr qu’avec Lewis, je vais lever quelques doutes sur certaines choses qu’il sait faire."
Vasseur acquiesce : "Charles a toujours été d’accord sur l’arrivée de Lewis, et cela m’a poussé à faire tout ce que je pouvais pour que cela se produise. Mais, bizarrement, ce n’était pas difficile de l’amener à Maranello."
"Et quand j’ai compris que Charles avait toujours été positif envers Lewis, parce qu’il comprenait que c’était une opportunité pour lui, j’ai poussé encore plus fort."
Pour Vasseur, l’arrivée de Lewis Hamilton est un bon signe sur la santé de la Scuderia.
"Nous en avons parlé il y a quelque temps, il a toujours eu ce désir en tête, mais bien sûr, c’est un pilote qui veut avoir des garanties en termes de performances, pour lui cet aspect est toujours en premier lieu."
"S’il a choisi de rejoindre Ferrari, cela me confirme que nous pouvons avoir la bonne voiture. C’est l’objectif ultime, un pilote comme Lewis ne vient pas chez nous en vacances et de mon côté, je pense que nous sommes au bon endroit en termes de performances."
"Nous avons besoin d’un pas en avant et je peux dire que nous consacrons beaucoup de ressources à notre prochain projet."
"Donc, oui, ce n’était pas si difficile de convaincre Lewis. Je me souviens qu’en 2004, nous étions ensemble en championnat F3 Euro. A l’époque, il était lié à McLaren-Mercedes, mais il avait déjà en tête que tôt ou tard il irait chez Ferrari. C’est fait maintenant, enfin bientôt !"