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Vasseur : Priorité à la fiabilité pour aller remporter le titre F1

D’autres changements arriveront après avoir "fait connaissance" avec Ferrari

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A la fin de la journée de présentation de la Ferrari SF-23 hier, Frédéric Vasseur, le nouveau directeur de la Scuderia, a répondu à davantage de questions sur la saison à attendre de la part des Rouges.

Bien entendu la victoire finale est l’objectif mais le premier mot d’ordre pour y arriver, c’est la fiabilité.

"La priorité pour tout le monde est la fiabilité. Si vous n’êtes pas capable de rouler en continu, d’autres problèmes peuvent aussi se déclencher, et c’est déjà vrai lors des tests. Pour le moment, je peux dire que le kilométrage prévu au banc d’essai est terminé, disons qu’il y a un optimisme prudent, mais seul Bahreïn commencera à nous dire quelque chose de réel sur la fiabilité et les performances."

Valider la fiabilité en seulement trois jours de tests à Bahreïn, est-ce un problème ?

"Si quelque chose d’inattendu survient pendant les tests, cela peut être un problème, nous n’avons pas beaucoup de temps pour réagir. L’année dernière, McLaren a eu un problème lors des essais à Bahreïn, et si je me souviens bien, il n’a pas été facile pour eux de tout résoudre en vue du week-end de course. Cette année, la situation est un peu différente étant donné que nous ne sommes pas au début d’un nouveau cycle technique comme il y a douze mois, le concept de base des monoplaces est le même qu’en 2022. A part l’équilibre, je pense que tout le monde a déjà a une idée des problèmes auxquels ils devront faire face, mais c’est toujours un scénario difficile à prévoir à 100%."

Des objectifs ambitieux pour la fiabilité

Les équipes dépassent souvent le quota de moteurs alloué pour la saison, mais Ferrari va-t-elle tenter de terminer la saison avec trois unités de puissance, sans pénalité ?

"C’est le plan, et je pense que c’est comme ça pour tout le monde. Bien sûr, si nous regardons les deux dernières saisons, je ne suis pas sûr que beaucoup d’équipes y parviendront, mais c’est le plan."

En plus de la fiabilité, Vasseur doit aussi restructurer peu à peu l’organisation pour colmater les brèches devenues inacceptables lorsqu’on doit s’attaquer à un titre mondial. Que doit-il encore régler ?

"En ce qui concerne ces autres points, les points humains en fait, je peux dire que la vision d’une équipe de l’extérieur ne coïncide presque jamais avec celle de l’intérieur. Je ne suis ici que depuis peu de temps, j’ai passé les quatre dernières semaines à essayer de comprendre exactement ce qui s’est passé dans l’équipe l’année dernière et je ne sauterai donc pas sur des conclusions hâtives."

"Faire connaissance" avec sa nouvelle équipe

Ces conclusions devraient arriver en voyant aussi l’équipe de course en piste et son fonctionnement lors des premières courses ?

"C’est une combinaison, j’ai passé ces dernières semaines à rencontrer les salariés, un par un, pour discuter d’abord de leur travail, puis de la structure de l’entreprise et de son organisation. Mais il y a tellement d’aspects dans notre activité que vous ne pouvez voir que lorsque vous êtes sur la piste. Il arrive de voir trois ou quatre bons week-ends de course et quand la pression monte dans le cinquième on se rend compte que quelque chose n’est pas parfait ou en tout cas améliorable. Nous aurons certainement le temps de faire connaissance, mais je peux dire que la motivation que j’ai ressentie jusqu’à présent est énorme, et c’est un premier point très positif. Ils veulent tous s’améliorer, et cette mentalité est fondamentale pour moi. Pour l’instant, mon impression est très positive."

Y a-t-il quelque chose qui a surpris Vasseur toutefois ? Comme souvent avec le Français la réponse commence par une blague : "Comme prévu, j’ai pris deux ou trois kilos au cours des quatre premières semaines ! Quant à l’équipe, elle est plus grande que la réalité à laquelle j’étais habituée, mais ce n’est certainement pas un problème."

"Même s’il y a un millier de personnes, dans mon rôle au final, il faut s’occuper des premières lignes, je ne détaille certainement pas toutes les activités, et cela nécessite finalement une approche similaire à la gestion d’une équipe comme Sauber. La grande différence est l’attente, je pense que Ferrari est la seule équipe au monde qui voit des fans devant la porte de l’entreprise à 7 heures du matin lorsque vous arrivez à l’usine. On sent la motivation et l’ambiance autour de l’équipe et je peux dire qu’au final c’est un énorme boost pour tout le monde."

Que peut-il dire de ses contacts avec Jean Todt, l’ancien directeur de la Scuderia ?

"Bien sûr, nous avons eu des contacts pendant l’hiver et du temps pour discuter ensemble. Mais c’est aussi difficile de comparer les deux périodes, c’était il y a 30 ans. Beaucoup de choses ont changé depuis. Presque tout ! Mais l’expérience de Jean est très importante. Je pense que c’est une énorme opportunité pour moi, de discuter avec lui et d’avoir son ressenti et ses retours."

Ses espoirs pour la Ferrari SF-23

Ferrari a surpris tout le monde en lançant hier directement sa SF-23 en piste en guise de présentation. Un pari risqué mais aussi une grande preuve de confiance. Qu’a pensé Vasseur des tours de Charles Leclerc et Carlos Sainz ? A-t-il déjà de bonnes remontées d’information ?

"Je ne pense pas qu’un tour lent à Fiorano puisse dire grand-chose, mais beaucoup de travail a été fait et je crois aussi qu’il va dans la bonne direction. Mais ce n’est que le début de l’histoire, ce mercredi nous serons en piste pour la journée de tournage et nous aurons la chance de faire quelques tours de plus avant de partir pour Bahreïn. La première course est proche, donc chaque tour est précieux pour comprendre et se familiariser avec la voiture."

La SF-23 semble être une évolution plus qu’une révolution. De quoi accélérer cet apprentissage : "Je dois d’abord comprendre ce qu’est l’évolution et ce qu’est la révolution. Le concept de la voiture est le même, la réglementation est la même."

"Mais nous n’avons pas beaucoup de marge pour nous promener dans les limites de la réglementation, ce qui signifie qu’à terme, nous aurons une sorte de convergence des projets et des performances. Je m’attends à ce que les différentes philosophies que nous avons vues sur la piste jusqu’à présent finissent par converger."

La SF-23 peut-elle gagner d’entrée de jeu ? Vasseur l’espère et y croit : "Je pense que c’est dans l’ADN de notre sport d’essayer de s’améliorer dans tous les domaines. Cela vaut non seulement pour la voiture, mais aussi pour les stratégies ou la gestion des pneus, tous les aspects."

"Même si nous résolvons un problème et que nous savons que nous devons continuer à progresser, ce n’est pas crucial de gagner ou non à Bahreïn, ce sera crucial de voir où nous en sommes à la fin du championnat. Je pense qu’il faut garder cette concentration et garder cette mentalité, le championnat est très long, 23 courses nous attendent."

Pas d’inquiétude pour le plafond budgétaire

Les évolutions sont-elles déjà planifiées pour la saison chez Ferrari ? Vasseur explique que le début de saison donnera une vision plus claire du chemin à prendre : "Je ne peux pas anticiper grand-chose pour le planning. Comme je l’ai dit, Bahreïn ne sera pas le seul Grand Prix à nous dire si le championnat se déroulera bien ou pas."

"Nous savons qu’il faudra continuer à développer la voiture, ce sera un domaine crucial car je m’attends à des différences beaucoup plus faibles entre les équipes que par le passé, et cela signifie que chaque mise à jour peut faire une grande différence."

Le meilleur ennemi des évolutions, c’est le plafond budgétaire. Vasseur débarque dans une équipe qui peut largement le dépasser et doit donc gérer ce qui doit rentrer dans le plafond et ce qui peut en sortir. De quoi l’inquiéter dans sa gestion ?

"Il y a une structure en place pour contrôler toutes les dépenses. Donc, non. En général, on s’inquiète à l’idée qu’une infraction puisse être détectée, car elle aurait un impact sur une saison après sa conclusion. Je pense que la procédure de contrôle devrait être plus rapide, mais il faut garder à l’esprit que 2022 était la première année pour ceux qui doivent superviser le système, et honnêtement ils ont fait un excellent travail car il y a tellement de contrôles à faire. Comme dans toutes les activités, je pense qu’avec le temps, le système s’accélérera pour le bénéfice de tous."

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