Frédéric Vasseur, le directeur de Ferrari, reste sceptique quant à l’arrivée d’une 11e équipe en F1. La candidature d’Andretti, pourtant soutenue par General Motors via Cadillac, peine à convaincre les directeurs des autres teams, et le Français ne fait pas exception. L’identité américaine d’Andretti ne lui parait pas être un atout.
"Cela dépend de l’équipe qui sera la 11e" reconnait Vasseur. "Sur le papier, il y a toujours de la place pour une 11e équipe si les équipes reçoivent quelque chose de la Formule 1. Nous avons parlé de la provenance de l’équipe, mais pour moi, ce n’est pas la bonne approche de la question."
"La F1 a du succès lorsqu’il y a des pilotes qui gagnent. Actuellement, l’un des pays où la F1 reçoit le plus d’attention est les Pays-Bas parce que Max Verstappen s’y trouve. C’est une question de nationalité des pilotes, pas des équipes."
"Actuellement, nous avons déjà une équipe américaine, qui est Haas, et si nous parlons d’Andretti, j’imagine qu’ils viendront avec la même approche que Haas. Si nous voulons vraiment réussir aux États-Unis, il s’agira davantage d’avoir des pilotes américains au départ et de réussir, plutôt que d’avoir des équipes américaines."
Un septième motoriste est-il crucial ?
Vasseur ne voit pas non plus la présence de Cadillac comme un atout si important, car il rappelle qu’il y a déjà de nombreux motoristes en Formule 1. De plus, il juge que ce sont les pilotes qui attirent les fans de leur pays, et non les teams.
"Pour moi, avoir une 11e équipe et un autre constructeur, c’est bien, pourquoi pas ? Mais nous devons garder à l’esprit que, lorsque nous avons ouvert les portes à une 11e équipe il y a quatre ou cinq ans, la situation était complètement différente de celle d’aujourd’hui."
"En ce qui concerne les Accords Concorde, Ferrari était là, Mercedes était là. Honda était presque parti. Renault pensait continuer. Cela signifie qu’il y avait deux constructeurs et un fournisseur de moteur qui allaient continuer pendant cinq ans."
"Nous nous sommes mis d’accord sur une 11e équipe, mais si cette équipe n’avait pas trouvé d’accord avec ne serait-ce qu’une seule des 10 équipes présentes en Formule 1 et avait voulu entrer en tant que constructeur de voitures et de moteurs, nous aurions dû trouver une solution pour le bien-être de la F1."
"Aujourd’hui, nous nous trouvons dans une situation quelque peu confuse. Nous avons six motoristes, et certains de mes collègues disent qu’ils sont trop nombreux parce que nous voudrions avoir deux équipes pour chaque fournisseur de moteur et nous ne sommes pas dans cette situation."
"Pour en revenir à ce qui a été dit précédemment, même dans la situation actuelle, ce n’est pas une question d’équipe, mais de nationalité des pilotes."