Il est maintenant admis dans le paddock de Barcelone que la crise du coronavirus pourrait avoir un impact bien plus important sur la saison de Formule 1 que le simple report, voire l’annulation, du Grand Prix de Chine.
C’est même tout le début de saison qui est menacé même si Chase Carey a voulu rassurer en déclarant que, pour le moment, la F1 ira comme prévu à Melbourne puis à Bahreïn et enfin au Vietnam (article à lire ici).
Mais la situation évolue de jour en jour et le sport sera tributaire des décisions gouvernementales. Cela a déjà des conséquences à Barcelone.
"Plusieurs de nos ingénieurs n’ont pas pu venir ici à cause des précautions demandées en Italie," révèle Mattia Binotto pour Ferrari. C’est d’ailleurs la même situation pour AlphaTauri.
"Ce coronavirus est une vraie inquiétude pour nous. Nous agissons avec précaution et selon les directives," ajoute l’Italien.
Plusieurs réunions entre les directeurs sportifs et team managers vont avoir lieu à Barcelone concernant le déplacement du personnel sur ces premiers Grands Prix. Car même s’ils sont maintenus, il n’est pas certain que tout le monde puisse s’y rendre. Des restrictions ont déjà mises en place pour les voyages vers Bahreïn, dont la course est prévue le 22 mars.
Pour la suivante, le 5 avril au Vietnam, on commence à penser à une annulation.
"Si la situation se complique en mars, nous devrons annuler notre course. Je ne peux donc pas garantir à 100% qu’elle pourra avoir lieu," déclare Nguyen Duc Chung du côté de la gouvernance de Hanoï.
Dans le paddock, on imagine déjà une saison qui commencerait seulement à Zandvoort en mai, en espérant que la crise du coronavirus soit réglée d’ici là.
"Ce coronavirus peut vraiment avoir un gros impact sur le début de saison," confirme Helmut Marko. "Y compris pour l’Australie et Bahreïn. L’Australie n’admet déjà plus de personnes qui voyagent en passant par Singapour, Hong Kong, Bahreïn ou Dubai. Ce sont des escales pourtant classiques et inévitables pour notre personnel."
La Formule 1 pourrait-elle mettre en place des avions spéciaux pour tout le personnel ? La question sera évidemment débattue.
"Les effets de ce virus pourrait avoir de grandes conséquences pour notre sport. Et il ne faut pas oublier que nous relevons déjà des défis logistiques incroyables. Avec ce virus ils pourraient devenir insurmontables."
Pour le team manager d’Alfa Romeo, Beat Zehnder, même des solutions créatives pour le transport pourraient ne pas suffire à résoudre les problèmes.
"Tout d’abord, vous ne pouvez pas simplement enregistrer à nouveau des vols pour des centaines de personnes. Ensuite, personne ne sait comment la situation se développe au jour le jour. On pourrait décider de passer par Oman aujourd’hui et demain on apprendrait qu’Oman est fermé."
Du côté des pilotes, on suit évidemment le déroulement des choses avec intérêt. Le mot d’ordre est "santé et sécurité".
"J’ai appris ce qui s’était passé en Italie et évidemment ailleurs. J’ai choisi de venir ici par voiture. Comme ça, si les aéroports sont fermés, je peux toujours rentrer chez moi," indique Robert Kubica.
"Le plus important c’est évidemment la santé de tout le monde. C’est important pour nous de piloter, c’est notre raison de vivre, mais la santé passe avant tout."
Même son de cloche pour Charles Leclerc.
"La sécurité de tout le personnel est la chose la plus importante, cela dépasse la compétition et tout le reste. Je ne sais pas si c’est sûr de courir dans tel ou tel pays, je laisse à la FIA et aux équipes le soin de trouver une solution et de comprendre ce qu’il faut faire ou non. La sécurité passe avant tout, on doit d’abord se préoccuper de cela."
Retrouvez toutes les photos de la journée d’essais à Barcelone en cliquant ici (galerie mise à jour régulièrement).