La polémique autour des directives de course en F1 a repris de l’ampleur après le Grand Prix du Brésil. La pénalité de dix secondes infligée à Oscar Piastri, jugée excessive par une grande partie du paddock, y compris par Charles Leclerc, pourtant impliqué dans l’accident, a relancé le débat sur la manière dont les commissaires interprètent les situations en piste.
Interrogé au Grand Prix de Las Vegas, Max Verstappen n’a pas caché son agacement face au fonctionnement actuel du système. Avec son humour habituel, il a même déclaré que, s’il en avait le pouvoir, il passerait les directives au broyeur à papier !
Le quadruple champion du monde a d’abord botté en touche, conscient que la moindre critique publique peut désormais être sanctionnée.
"Il vaut mieux que je ne dise rien. Si j’ai quelque chose à dire, je devrais le faire directement avec les commissaires ou la FIA. Si vous parlez trop de certaines choses en public, vous pouvez aussi être pénalisé pour ça."
Lorsqu’on lui a demandé s’il garde toujours cela en tête lors de ses apparitions médiatiques, il a acquiescé : "Bien sûr. Je suis le seul à avoir été pénalisé pour avoir utilisé un gros mot, donc je dois être très prudent avec ce que je dis. Alors je me dis : ’Je ferais mieux de ne rien dire du tout’. C’est comme ça, malheureusement."
Poussé à donner son avis sur les directives de course, Verstappen a finalement concédé : "Je n’aime pas toujours les règles que nous avons, mais je les suis simplement telles qu’elles sont écrites."
La Formule 1 est-elle devenue trop compliquée ? "On peut dire ça, oui. Le problème, c’est que plus vous créez de règles, plus vous vous compliquez la vie."
Le Néerlandais insiste toutefois sur la position délicate des commissaires eux-mêmes.
"Au final, ce n’est même pas à propos des commissaires, parce qu’ils ne font que suivre le règlement. Vous voyez quelque chose de vos propres yeux, vous vous faites une opinion, mais quand vous regardez les règles, ça peut être différent."
"Alors, que doit-on appliquer ? Les commissaires sont dans une position difficile. Je l’ai vécu moi-même lors de ma journée (de travail d’intérêt général) à Marrakech. Les commissaires étaient super sympas, mais au final, ils doivent se plier au règlement."
"Parfois, cela rend vraiment difficile la prise de la bonne décision."
Les directives de course seront discutées en profondeur lors du briefing pilotes au Qatar, mais Verstappen ne compte pas jouer un rôle majeur dans la réunion.
"Je pense que Carlos et George ont déjà tout préparé pour ça, donc je vais juste m’asseoir et me détendre."
Et s’il avait son mot à dire sur le contenu des directives ?
"Ce que je ferais, c’est juste...."
Le pilote Red Bull s’interrompt alors et mime alors le geste de glisser des documents dans un broyeur avant de conclure : "Vous ne me verrez certainement jamais commissaire F1 dans le futur !"