La nouvelle n’était pas attendue dès cet hiver et aura ainsi surpris bon nombre d’observateurs : Max Verstappen a finalement décidé de prolonger son contrat avec Red Bull jusqu’à la fin de la saison 2023.
Le choix du Néerlandais est une marque claire de confiance envers le projet de l’équipe autrichienne. Jusqu’à hier encore, et en se basant sur les déclarations de Verstappen lui-même, on s’attendait à ce que le pilote Red Bull (qui serait arrivé à la fin de son contrat fin 2020) attende de voir les performances de son écurie lors de la saison à venir, pour décider si oui ou non, il devrait quitter Red Bull pour devenir rapidement champion du monde.
On pouvait ainsi s’attendre à ce que Max Verstappen soit un des grands animateurs du marché des transferts, courant 2020, pour la saison 2021. Ce ne sera donc pas le cas.
En vérité, c’est bien tout le mercato 2021 qui devrait être bien moins intéressant et explosif que prévu. Christian Horner, comme s’il avait déjà deviné la prolongation de Max Verstappen, l’avait prédit en décembre dernier : « Lewis est heureux où il est, Max est heureux ici et s’adapte parfaitement avec nous. Pourquoi changeraient-ils ? Nous avons juste à donner une bonne voiture l’an prochain pour le garder. »
En effet, si l’on fait le tour des écuries de pointe, le marché des transferts risque d’être plus calme que prévu pour 2021, pour ce qui est des transferts de pilotes « stars ».
Chez Red Bull, on l’aura compris, Max Verstappen restera pour quatre années supplémentaires, au moins. L’autre baquet Red Bull semble promis à Alexander Albon, (ou à Daniil Kvyat ou Pierre Gasly). Selon la politique en vigueur dans l’équipe autrichienne, on voit mal Christian Horner et Helmut Marko appeler un pilote en externe (Fernando Alonso ? retour de Daniel Ricciardo ?), qui ferait d’ailleurs de l’ombre au projet Max Verstappen.
Chez Mercedes, Lewis Hamilton arrive théoriquement en fin de contrat fin 2020. Certes, des rumeurs ont fait part de discussions entre le Britannique entre Ferrari. Ce serait bien un transfert-choc !
Mais les derniers signaux envoyés plaident plutôt vers une prolongation de contrat avec Mercedes. Les négociations ont d’ailleurs débuté entre l’écurie et le champion du monde. Surtout, dans ses récentes déclarations, Lewis Hamilton a répété qu’il voulait être un « pionnier » du règlement 2021 au sein de l’équipe allemande, et prouver qu’il pouvait à nouveau faire triompher l’écurie malgré un changement réglementaire, comme durant l’après-2017. Quel intérêt aurait d’ailleurs Lewis Hamilton à quitter Mercedes, une équipe où il est en pleine osmose, pour rejoindre Ferrari, où il aurait à affronter la concurrence d’un Charles Leclerc qui a l’avenir devant lui ? Et tant que Lewis Hamilton reste avec Mercedes, Toto Wolff n’a aucune raison de renvoyer Valtteri Bottas, dont l’entente avec son coéquipier est parfaite et dont les performances étaient en hausse en 2019.
Chez Ferrari justement, la position de Charles Leclerc a été grandement renforcée par sa prolongation de contrat, exceptionnellement longue en F1 : jusqu’à fin 2025. Le petit prince de Monaco s’inscrit véritablement à moyen terme chez Ferrari.
C’est bien plus l’avenir de Sebastian Vettel qui est en question : le contrat de l’Allemand expire fin 2020. Et ses dernières performances en dents de scie ont laissé apercevoir un semblant de découragement, de lassitude, qui pourrait ouvrir la voie à un départ. Pour autant, Ferrari a donné de multiples signes de réconfort au quadruple champion du monde. Ainsi, Mattia Binotto a réaffirmé que la Ferrari de 2020 serait davantage conçue pour répondre au style de pilotage de Vettel ; et le directeur d’écurie a répété que l’Allemand était « au cœur du projet » à Maranello. Sebastian Vettel lui-même a répété qu’il restait motivé à l’idée de relever le défi de 2021 avec Ferrari. Du reste aucun pilote, au sein de la Ferrari Driver Academy, ne sera encore assez prêt pour remplacer un pilote du calibre de Vettel en 2021.
Un pilote pourrait néanmoins rebattre les cartes et se glisser chez Ferrari en 2021 : Daniel Ricciardo. Si Renault ne donne pas de francs signes de progrès en 2020, l’Australien, qui arrivera en fin de contrat, sera tenté par un départ. Mais trouvera-t-il un baquet de disponible ?
En définitive, la prolongation de contrat de Max Verstappen douche un peu plus les espoirs d’un mercato 2021 animé. Pour autant, et chacun le sait, en Formule 1, rien n’est acquis pour toujours. La retraite de Nico Rosberg, fin 2016, fut un vrai coup de canon. Qui nous dit que l’avenir ne réservera pas de pareils bouleversements ?