Auteur de la pole à Monza, Max Verstappen partait comme un des favoris pour la victoire… Mais depuis 2019, aucun poleman ne l’avait emporté en Italie.
Or en Italie, non seulement le Néerlandais a remporté la course, mais il l’a fait avec une avance conséquente (20 secondes) sur la meilleure voiture du plateau cette année, la McLaren F1.
Tout cela, après avoir pourtant perdu la tête de course en début d’épreuve : puisqu’au départ, Max Verstappen, qui a tassé Lando Norris dans l’herbe puis a coupé la première chicane, a été prié, par sa propre équipe, de laisser passer le pilote McLaren F1, afin d’éviter une pénalité.
Ce qui n’a pas empêché la Red Bull de dépasser Lando Norris quelques tours plus tard, tant Max Verstappen avait un avantage en performance pure.
« Ça s’est passé probablement un peu mieux que prévu » souriait Max Verstappen en conférence de presse, hier à Monza.
« Mais une fois que j’ai repris la tête, j’ai juste essayé de me concentrer sur mon propre rythme et ça a continué à bien se passer. »
La course de Max Verstappen aurait cependant pu s’arrêter dès le premier tour, tant c’était chaud avec Lando Norris au premier virage…
« Oui, c’était le cas. Il se passait beaucoup de choses après le premier tour, même au virage 1. Oscar et Charles se battaient aussi, je pouvais le voir dans mon rétroviseur. Il a donc fallu deux, trois tours pour que les choses se calment un peu, et à partir de là, tout allait bien. »
La Red Bull a aussi bien tenu ses médiums durant la première grosse moitié de course, en dépit d’un blistering apparu en fin de relais.
« Je dirais que c’est seulement dans les six ou huit derniers tours de ce relais que j’ai commencé à avoir un peu de mal avec les Mediums. Mais jusqu’à ce moment-là, oui, c’était agréable pour une fois. La voiture faisait un peu plus ce que j’aimais. »
« Il semble que ce fut un autre pas en avant avec le comportement de la voiture et cela se voit aussi en course. C’était donc un grand point positif pour nous. »
« Ensuite, bien sûr, nous avons suivi une stratégie un peu plus normale, Medium-Dur. Évidemment, McLaren est resté en piste pour tenter un pari avec la voiture de sécurité, et c’est pourquoi l’écart est un peu plus grand qu’il n’aurait dû l’être. Mais pour nous, ce fut un week-end incroyable. »
La Red Bull avait été en grande difficulté l’an dernier sur le même circuit de Monza (6e place de Max Verstappen). Alors pourquoi a-t-elle cette fois dominé si largement ce week-end italien ? Qu’est-ce qui a changé - même par rapport aux précédents Grands Prix où la Red Bull était en retrait ?
« Eh bien, avant, on avait l’impression d’être un passager dans la voiture. Nous avons eu des courses où elle n’était tout simplement pas équilibrée. Et enfin, à Monza, il y avait plus d’équilibre dans la voiture et les pneus se comportent aussi un peu plus normalement. »
À Bakou, sur un circuit aussi très rapide, mais qui demande beaucoup plus d’appui aérodynamique en raison de la section sinueuse du château, Max Verstappen pense-t-il qu’une nouvelle victoire sera possible pour Red Bull ?
« C’est encore un peu dépendant de la piste. Ici, à Monza, on roule avec peu d’appui. Il semble toujours que notre voiture soit un peu plus compétitive quand il y a peu ou moyennement d’appui. Ce n’est donc pas comme si nous étions soudainement de retour. Ce n’est pas comme si nous pouvions nous battre chaque week-end. »
« Mais le point positif est que nous semblons comprendre un peu mieux ce que nous devons faire avec la voiture pour être plus compétitifs. J’espère donc que cela se poursuivra lors des prochaines manches, et certains circuits seront un peu meilleurs que d’autres. »
Depuis le départ de Christian Horner, Helmut Marko et Pierre Waché ont estimé que Red Bull avait adopté une philosophie légèrement différente, en écoutant peut-être un peu plus les retours de leur pilote fétiche sur les réglages.
Max Verstappen peut-il confirmer que Mekies l’écoute peut-être plus que Christian Horner (dont il n’a pas trop pleuré le départ) ?
« Nous avons eu beaucoup de courses où nous partions un peu dans tous les sens avec les réglages de la voiture. Des changements assez extrêmes, ce qui montre que nous n’étions pas en contrôle. Nous ne comprenions pas totalement quoi faire. »
« Laurent a une formation d’ingénieur donc… il pose les bonnes questions aux ingénieurs – des questions de bon sens – donc ça fonctionne très bien. »
« De plus, on essaie de comprendre à partir des choses que l’on a essayées. Pour qu’on ait une meilleure idée de la direction à adopter - et c’est ce sur quoi nous avons continué à travailler. J’ai vraiment senti qu’à Zandvoort déjà, nous avions fait un pas qui semblait bien fonctionner, et puis ici un autre pas qui semblait encore un peu mieux. »
À la fin de l’épreuve, Max Verstappen a eu un commentaire typique de sa part. Quand son ingénieur de course Gianpiero Lambiase lui a dit qu’il suffisait de ramener la voiture à la maison, Max Verstappen a répondu : ‘no risk, full push’ (aucun risque, j’attaque à fond).
Était-ce une blague pour effrayer son ami-ingénieur ? Ou était-il sérieux ?
« C’était un peu une blague car notre ingénieur en sim racing avec Team Redline dit toujours ça, il est juste assez stressé parfois. Quand je suis en course, il est toujours en mode : ‘Oui, pas de risque, attaque à fond’. C’est pour ça que je l’ai dit. Tout était sous contrôle. La voiture était agréable. Les pneus allaient bien. GP (Lambiase), bien sûr, veut aussi s’assurer que je pilote sans aucun risque, et c’est ce que j’ai fait. »