Imperturbable Max Verstappen. Dans un Grand Prix du Qatar marqué par de nombreux incidents et d’innombrables apparitions de la voiture de sécurité, le quadruple champion du monde de Formule 1 a réalisé une course sans faute pour s’adjuger sa neuvième victoire de la saison.
Après avoir pris le meilleur sur George Russell au départ, le pilote Red Bull n’a jamais perdu la tête de l’épreuve après avoir toujours gardé une avance suffisante sur Lando Norris, en plus d’avoir très bien géré toutes les relances de course, même s’il a failli se faire surprendre sur l’une d’entre elles. Mais comme l’indique le Néerlandais, il n’a pas été facile de conserver la McLaren F1 de son rival dans ses rétroviseurs.
"Ce n’est jamais simple. Je pense que dans le premier relais, Lando était juste derrière moi, l’écart se situait entre 1,6 et 1,9 seconde et ça fait que vous ne pouvez pas vous permettre de faire la moindre erreur. Aucun de nous deux n’en a commis, et nous étions juste en train de pousser à fond à un moment donné. Et c’était honnêtement très agréable à piloter parce que, bien sûr, dans la plupart des courses que nous faisons, les pneus se dégradent et vous devez gérer beaucoup de choses. Ici, on avait l’impression de pouvoir pousser un peu plus fort, et le circuit, son tracé, me plaisent beaucoup. L’adhérence est très bonne sur la piste. Donc oui, c’était un super relais."
"Pendant la majeure partie du premier relais, je me suis senti assez bien dans les deux premiers secteurs. Mais dans le dernier secteur, je pense que Lando avait déjà commencé à pousser un peu plus depuis le début de la course. Et je gérais probablement un peu plus. Mais à un moment donné, bien sûr, il a essayé de réduire l’écart et j’ai dû pousser plus fort dans le dernier secteur. Mais je pense qu’il était encore très rapide dans le dernier virage, ce qui a été un peu notre faiblesse, même en qualifications. Donc, oui, ça s’est équilibré tout au long du tour, presque à chaque tour."
"Ensuite, bien sûr, le deuxième relais a été un peu plus décousu avec les voitures de sécurité et bien sûr la température des pneus était très délicate parce que mon restart du milieu n’était pas particulièrement bon. J’ai essayé quelque chose d’autre mais l’adhérence était... Les pneus étaient trop froids, donc j’ai continué à glisser et à ne pas avoir d’adhérence. Ce n’était donc pas idéal. A part cela, le rythme était bon. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu une course sur le sec comme celle-ci, donc je suis très heureux des améliorations que nous avons apportées par rapport au début du week-end."
L’une des progressions "les plus importantes" de Red Bull sur un weekend
Après avoir obtenu une modeste huitième place lors du Sprint le samedi, Verstappen ne s’attendait pas forcément à jour la victoire le lendemain lors du Grand Prix. Pourtant, le champion du monde 2024 attend encore davantage de sa F1, à l’image de ce qu’elle lui permettait de faire en 2023.
"Lors des dernières courses sur le sec, nous n’avons pas été très forts dans la gestion des pneus. C’est pourquoi j’ai été un peu prudent après les qualifications. Mais oui, c’est bien. Je veux dire que ce n’est pas encore là où j’aimerais que ce soit en termes de comportement de la voiture par rapport à, disons, l’année dernière. Mais au moins maintenant, vous savez, nous sommes de retour dans la lutte pour gagner des courses. Donc, si nous pouvons apprendre de la voiture de cette année, prendre les points positifs, bien sûr, de l’année dernière et essayer de construire une meilleure voiture, je suis sûr que nous pourrons être à nouveau très compétitifs l’année prochaine."
Malgré tout, le pilote néerlandais reconnait qu’il s’agit là de l’une des plus belles progressions de son équipe en l’espace d’un seul weekend.
"C’est probablement l’une des plus importantes, oui, lorsque vous vous battez contre Haas au Sprint et que vous vous battez pour la victoire dans la course principale. Donc, oui, il y a eu un grand changement dans les performances."
Verstappen estime que la FIA avait une "décision difficile à prendre"
Après qu’Alexander Albon a perdu son rétroviseur dans la ligne droite de départ/arrivée, il semblait étonnant que la direction de course n’intervienne pas plus rapidement pour dégager le débris, car cela a finalement entrainer le chaos en piste avec plusieurs crevaisons. Quel est l’avis du vainqueur du weekend sur la question ? Fallait-il immédiatement déployer la voiture de sécurité, à minima virtuelle ?
"Pour être honnête, j’ai eu un peu de mal à voir ce que c’était. Je ne savais même pas qu’il s’agissait d’un rétroviseur. Bien sûr, j’ai vu les débris, mais nous avons fait plus de courses où il y avait un peu de débris hors de la trajectoire. C’est donc une décision difficile à prendre. Mais je pense qu’à un moment donné, une voiture a roulé dessus. Et puis, bien sûr, il y a des morceaux de carbone qui volent partout. Je ne connais pas la raison des crevaisons, mais c’est peut-être quelque chose à analyser. Mais pour l’instant, il m’est un peu difficile de donner un avis tranché sur la question."
La FIA, qui aura donc eu beaucoup de travail ce dimanche, pénalisait également Lando Norris d’un stop and go de dix secondes pour ne pas avoir ralenti malgré un double drapeau jaune, ce qui a entériné la victoire de Verstappen au passage. Le pilote Red Bull, lui, comme au Brésil d’ailleurs, ne commet pas ce type d’erreurs et semble maitriser ce genre de situations à la perfection. Il a poussé la FIA à la radio à enquêter, ce qui a porté ses fruits.
"J’ai levé le pied parce que j’avais vu le double drapeau jaune. Et je sais que, bien sûr, si je n’avais pas levé le pied, il y aurait eu une enquête immédiatement. Vous êtes donc sur le coup. Je veux dire, oui, j’ai demandé s’il avait levé le pied parce qu’il avait le DRS, il me semble, grâce à un retardataire au même moment. Et puis, bien sûr, quand nous sommes sortis du virage 1, j’ai vu qu’il était beaucoup plus proche. J’ai donc demandé à l’équipe de vérifier. Je veux dire, c’était juste une question normale. Et je sais que la direction de course est très stricte avec les doubles drapeaux jaunes."