Sebastian Vettel a connu le succès très rapidement en Formule 1, avec une victoire dès sa première saison complète, et le titre mondial pour sa troisième année. Le quadruple champion du monde de F1 ne pense pas que de tels débuts aient biaisé sa vision de la discipline et du succès dans celle-ci.
"Non je ne pense pas, je ne comptais pas les saisons. Après l’enchaînement de 2010 à 2013, puis le ’trou’ de 2014 où je n’ai pas gagné de course, j’étais heureux après certaines courses de retrouver le podium, parce que je n’y étais pas monté depuis un moment."
"C’est normal, ça change votre vision des choses, alors que si vous êtes devant et que vous gagnez tout le temps, puis que vous êtes deuxième et troisième, vous n’êtes pas heureux ou content de vous. Donc ensuite, les années avec Ferrari, elles ont été un peu en dents de scie, mais globalement j’étais toujours devant."
Une meilleur perception de la vie en fond de grille
Avoir terminé sa carrière dans une équipe de fond de peloton a permis à Vettel d’avoir une vision plus ouverte du défi que représente le manque de succès en Formule 1 pour un pilote, et le mérite que chacun a en catégorie reine.
"On pourrait dire que les deux dernières années m’ont appris beaucoup de choses, car je n’ai pas pu gagner de courses parce que la voiture n’était pas assez bonne. C’est la nature de notre sport et si vous êtes à l’avant, vous l’ignorez en quelque sorte parce que ça ne vous touche pas."
"Quand vous avez toujours été dans une voiture très compétitive à l’avant, alors vous ne voyez pas ce qui se passe à l’arrière, mais les efforts des équipes et des pilotes sont probablement aussi élevés. L’effort est aussi élevé, mais personne n’en parle et on reçoit moins de lumière, moins d’attention."
"Mais cela m’a beaucoup appris en termes de compréhension du fait que si les choses ne se passent pas comme prévu - et cela aurait pu être le cas, dans une perspective plus large - alors le temps passé en Formule 1 aurait été très différent et les attentes auraient été différentes."
"Donc je pense que cela dépend toujours de l’endroit où vous vous trouvez sur la grille. Je crois aussi que vous pouvez vous battre pour monter et que vous méritez la place en tête. Mais c’est aussi vrai que les gars qui sont dixième, 12e et 15e ne sont pas idiots."
"Ils gagneraient des courses s’ils étaient dans la bonne voiture. Donc c’est là que ce serait bien de voir à l’avenir peut-être si les équipes de notre sport se rapprochaient un peu plus, de sorte que l’on verrait plus de pilotes à l’avant se battre pour les podiums et les victoires."