Plus que jamais cette année, Sebastian Vettel s’est engagé pour la cause environnementale – avec en tête, l’avenir des prochaines générations, en particulier de ses enfants.
Sebastian Vettel se définit-il lui-même dès lors comme un activiste en F1 ? Le terme d’origine anglo-saxonne (sans valeur péjorative) désigne ces militants engagés pour une cause, à l’image de Greta Thunberg pour l’environnement.
« Qu’est-ce qu’un activiste ? » se demande Sebastian Vettel. Se comparerait-il d’ailleurs à Greta Thunberg ?
« Je ne sais pas. Greta est-elle une activiste, ou simplement une citoyenne très concernée par notre planète ? »
« Greta a le syndrome d’Asperger. Pour elle, ce qui est si déroutant - et aussi si triste - c’est que je pense qu’elle est tout simplement très honnête sur ce qu’elle ressent. »
« Pour elle, notre inaction face à la crise climatique n’a pas de sens, simplement parce qu’elle n’a pas de sens. Et alors que tout le monde est un peu insensible à cela - nous avons des vies, nous avons des choses à faire, nous avons d’autres intérêts, et tout ça - elle est tout simplement logique. Elle se dit : pourquoi ai-je besoin d’une éducation alors que le monde va devenir inhabitable ? »
Certains disent que l’évolution ’politique’ de Sebastian Vettel s’est retrouvée jusque dans sa nouvelle coiffure, un peu plus détendue voire hippie !
« J’ai beaucoup de cheveux, oui, on dirait. »
« Mais en fait, je n’ai pas beaucoup de cheveux. C’est un privilège de l’âge. »
Si Sebastian Vettel a aussi autant évolué dans ses pensées sociales, sa paternité n’y est peut-être pas pour rien. Il développe ce point.
« Étant moi-même père, j’ai évidemment ces défis à relever tous les jours. »
« Et si vous dites, ok, mes enfants ont le droit de répondre à de grandes questions, eh bien, vous devez aussi faire face à cela. Je pense donc que c’est fascinant, parce que l’enfance dicte ce que nous sommes plus tard et la façon dont nous gérons les situations. Et je ne parle pas du nombre de courses que nous pouvons gagner. Notre enfance est fondamentale. Il y a tant de choses qui peuvent être bien faites, et tant de choses qui peuvent être mal faites. »
« J’ai trois enfants et une femme que j’aime beaucoup, je vais être très occupé. Tout ce que vous pensez faire ou vouloir faire… je ne sais pas si ça va être satisfaisant. Parce que je ne connais rien d’autre que ça. Mais je pense qu’il y a des choses plus importantes. Et je finirai par y trouver mon chemin. »
Mais l’engagement de Sebastian Vettel ne viendrait-t-il pas aussi de plus loin ? De ses voyages de par le monde ?
« Je pense que j’ai toujours vu des choses. Je me souviens de la Malaisie, où, l’année précédente, lorsque nous avons couru là-bas, il y avait une forêt, et l’année suivante, nous sommes passés devant et il n’y avait que des palmiers. »
Et quid aussi de cette contradiction fondamentale : comment peut-être un pilote de F1, porter le sponsor Aramco sur son casque, voyager tout autour du monde, et vouloir sensibiliser pour la cause environnementale ?
« C’est sûr, je repense à certaines choses maintenant, et je me demande pourquoi je n’ai pas fait le lien entre les deux plus tôt ? Ou pourquoi ai-je fait certaines choses, comme voler autour du monde, utiliser des jets privés ? Ce sont des choses que vous devez décider vous-même maintenant. »