Sebastian Vettel a semble-t-il décidé de casser les codes et éveiller les consciences ce week-end, à l’occasion du Grand Prix de Miami de F1. Entre activisme écologique et lutte de principe contre la FIA et la direction de course, l’Allemand ne semble plus savoir quelle priorité donner à ses combats.
Ces derniers mois, voire même ces dernières années, Lewis Hamilton et Sebastian Vettel étaient les fers de lance de la lutte sociale et écologique en F1, et ils se sont encore érigés en porte-paroles des autres pilotes ce vendredi en Floride.
Vettel a placé l’écologie au centre de ses préoccupations, une nouvelle fois, pour la première édition du GP de Miami. Vêtu jeudi d’un t-shirt expliquant que Miami serait sous l’eau en 2060 si l’on n’agit pas contre le dérèglement climatique, le quadruple champion du monde en a fait son design de casque (voir photos ci-dessous).
Avec un motif représentant l’eau et un tubas, ainsi qu’un slogan disant "agissez maintenant ou nagez plus tard", son casque est une belle référence au danger qui guette les pays côtiers dans les prochaines décennies.
Cet activisme, qui fait écho à sa fabrication de ruches l’année dernière, ou encore au ramassage de déchets auquel il avait procédé à Silverstone, attire toujours des critiques compte tenu de son statut de pilote de F1.
Mais Vettel se tient à sa ligne de conduite pour la dernière partie de sa carrière, et veut profiter de sa notoriété pour alerter sur les dangers qui guettent notre planète. Cela est d’ailleurs en accord avec ses agissements pour la planète à titre personnel, comme sa volonté de rouler en voiture électrique ou de s’essayer au végétarisme.
Les sous-vêtements de la discorde
Mais à l’image de Hamilton, Vettel s’est également lancé ce week-end dans une croisade contre la FIA et son nouveau directeur, Niels Wittich. Ce dernier a décidé de serrer la vis au sujet de certains points qu’il considère dangereux pour les pilotes.
Le premier concerne le retrait des bijoux et piercings, une pratique que l’on retrouve dans tous les sports, et à tous les niveaux. Mais Hamilton a décidé de provoquer la FIA en amenant un maximum de bijoux lors de la conférence du vendredi matin. Il a finalement, via Mercedes F1, confirmé son adhésion aux règles.
"Je pense qu’il est un peu inutile de faire exploser ce sujet. Probablement à ce stade, c’est plus une chose personnelle et je pense, d’une certaine manière que c’est particulièrement ciblé sur Lewis."
Non concerné par les piercings, Vettel s’est quant à lui attaqué au débat parallèle à celui des bijoux, qui concerne les sous-vêtements des pilotes. Ces derniers doivent désormais utiliser uniquement des sous-vêtements ignifugés approuvés par la FIA.
Wittich et la FIA ont même détaillé les raisons pour lesquelles ces points spécifiques du règlement sont devenus des vérifications techniques à part entière en début de week-end. Mais les précisions n’ont pas suffi à Vettel, qui a jugé en conférence que les pilotes étaient adultes et pourraient devoir faire leurs propres choix.
"Nous avons également parlé des sous-vêtements, mais est-ce vraiment la chose la plus excitante dont nous puissions parler ? D’une certaine manière, il y a un souci de sécurité et si la voiture prend feu ce serait désagréable."
"Dans une certaine mesure, c’est la liberté personnelle et nous sommes assez vieux pour faire nos choix en dehors de la voiture. Nous devrions aussi être assez vieux pour faire des choix aussi à l’intérieur de la voiture."
Par la suite, il a été vu dans le paddock en combinaison, portant un boxer classique par dessus sa tenue Aston Martin. Une image qui a amusé l’ensemble des observateurs mais laisse tout même en suspens quelques questions quant à ses engagements.
Pourquoi défendre ce point de règlement incongru ?
L’obligation de porter des sous-vêtements homologués ou de retirer ses piercings ne semble pas liberticide pour les pilotes, qui sont autorisés à faire ce qu’ils veulent en dehors des moments de compétition et de présence dans la voiture. La finalité étant de protéger leur santé, elle semble même plutôt logique.
Pourtant, Hamilton et Vettel semblent s’accrocher à cette lutte un tantinet passéiste, et sans grande implication pour les pilotes ou leur avenir en F1. Une question vient alors à l’esprit concernant Vettel : a-t-il plaidé en sa faveur ou joué contre son camp en faisant le buzz ?
Depuis sa blague avec le sous-vêtement, son autre lutte du week-end, pourtant plus importante, est passée sous silence. Son casque spécial, lourd de sens, a bien moins fait parler que son boxer. Et il a aussi moins fait parler que son t-shirt de la veille, alors que le sujet est exactement le même.
Si le côté militant du pilote allemand est toujours appréciable, notamment grâce à son franc-parler et son caractère trempé, on peut regretter qu’il le disperse à ce point dans des luttes futiles, alors qu’il a déjà prouvé être capable de le mettre au service de grandes causes.
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𝗼𝗿 𝘀𝘄𝗶𝗺 𝗹𝗮𝘁𝗲𝗿 🏊♂️Miami 2060 - 1st Grand Prix Under Water 🤿#MiamiGP #ActNowOrSwimLater #FridaysForFuture 🇺🇦 pic.twitter.com/GWxCt5zcFK
— Jens Munser Designs (@JMD_helmets) May 6, 2022