La F1 manque-t-elle au nouveau retraité qu’est Sebastian Vettel ? Ou bien le quadruple champion du monde et ancien pilote Aston Martin F1, ne regrette-t-il pas la frénésie de la F1, sa pression infernale – alors qu’il peut véritablement profiter de sa famille (il a notamment fait un road-trip en Scandinavie en camping-car cet été !).
Il y a peu, un retour de Sebastian Vettel dans les paddocks de F1 était envisagé, pour devenir le ‘conseiller écologie’ de Stefano Domenicali à la FOM.
Les paddocks manquent-ils donc vraiment à Sebastian Vettel ? Comment se passent ses premiers mois de retraite ?
Le pilote allemand est quelque peu sorti de sa retraite médiatique pour le podcast de Red Bull, ‘The Red Bulletin’.
« Les premiers mois ont passé rapidement et j’ai apprécié de pouvoir organiser mon temps en toute liberté. »
« De nombreux facteurs sont entrés en ligne de compte dans ma décision. Je n’ai pas arrêté parce que je n’aimais plus le sport, parce que j’étais trop lent ou parce que j’avais vraiment envie de faire autre chose. C’est très individuel. »
« Pour moi, le temps a été l’un des facteurs déterminants : les nombreuses courses, le fait de savoir combien d’efforts il faut fournir pour faire le travail correctement, à mon avis, tout cela a compté. »
« En même temps, j’ai des enfants en bas âge à la maison. Cette période ne repassera plus. »
« Mais aujourd’hui, il n’y a rien qui me pousse à la limite comme la F1. C’est ce qui me manque le plus. »
L’appel de la F1 reste-t-il donc très tentant dans l’esprit de Sebastian Vettel ? Quels sont les aspects de la F1 qui lui manquent le plus ?
« J’ai apprécié le pilotage, la compétition, jusqu’à la fin. »
« Quand vous n’avez qu’une seule tentative en qualification et qu’elle doit faire mouche... les duels en course... Ce sont les moments qui me manquent le plus. »
Cependant que les choses soient claires : Sebastian Vettel ne regrette aucunement sa retraite anticipée. Pas même quand il voit la compétitivité de sa dernière équipe, Aston Martin F1.
« Je ne voulais plus faire certains compromis. »
« La première réaction de beaucoup de gens a été : le fait que l’Aston Martin soit si rapide cette saison doit vous frustrer, non ?
« D’accord, ce serait peut-être plus facile si la voiture était une vraie poubelle : je me dirais, de toute façon, je ne rate rien. Non, je suis avant tout heureux pour l’équipe. »
« Je suis heureux pour Fernando Alonso. Pendant de nombreuses années, il n’a pas eu de voiture dans laquelle il pouvait montrer ses talents de pilote. Aujourd’hui, il peut le faire et il est au top. Red Bull Racing domine, et j’y ai encore beaucoup d’amis et de connaissances. Je suis vraiment heureux quand ils gagnent. »
« Et de plus : mes enfants ont le droit que je sois plus présent pour eux. Je dois avoir un peu vieilli, des choses que je voyais toutes blanches [dans le monde de la F1] avaient pris un aspect plus nuancé, mitigé. »
La frénésie de la F1 a laissé place à un certain vide, celui de la retraite. Certains pilotes ont parfois du mal à gérer cette brutale transition ; comment s’y est adapté Sebastian Vettel ?
« Cette question me préoccupe depuis longtemps. J’étais très bien préparé lorsque j’ai pris cette décision. Mais j’aime toujours garder le facteur ‘imprévisibilité’ dans ma vie, je continue à faire du sport. »
« Je dois me freiner quand je fais du sport, car c’est exactement ce que je voulais apprendre à connaître : que se passe-t-il lorsque je ne suis pas en mode compétition ? À un moment donné, cette poussée d’adrénaline, être au sommet du sport auto mondial, devait prendre fin, que ce soit de manière volontaire ou forcée, par exemple en raison de blessures. »
« Il s’agit alors de passer à autre chose, d’emporter le frisson et la tension avec soi dans la suite de votre vie. Je ne dis pas que c’est facile ou que j’ai réussi. Je suis en train de chercher, et ce processus en lui-même est passionnant. »
L’écologie plus centrale que la F1 dans la nouvelle vie de Sebastian Vettel ?
Sebastian Vettel ne s’est cependant pas retiré dans une tour d’ivoire et continue d’intervenir dans les médias pour la cause écologique qui, on le sait, lui est très chère.
« Quiconque ne ferme pas les yeux perçoit les évolutions sociales. »
« Bien que la F1 ait occupé une grande partie de ma vie, elle n’est pas centrale pour les gens du monde entier. Si l’on sort des sentiers battus, on peut le voir. »