À l’image d’un Max Verstappen, Sebastian Vettel n’est pas un aficionado, loin de là, de la série Netflix ‘Drive to Survive’.
Sebastian Vettel n’était du reste pas apparu directement dans la première saison de la série – puisque Ferrari, son équipe en 2019, avait refusé d’y participer. Avant bien sûr de changer d’avis au vu du succès de la série.
Quand on lui demande si ses enfants l’ont vu dans la série, Sebastian Vettel formule ainsi les mêmes critiques contre Netflix : la série est divertissante, mais fantaisiste.
« Je n’ai moi-même regardé qu’un seul épisode, à l’époque où la série est sortie. »
« Je l’ai trouvé un peu bizarre parce qu’il était tellement irréaliste. »
« Mais bien sûr, je comprends que cela a attiré beaucoup d’attention et un nouveau public sur le sport automobile. On ne peut pas faire cela avec des heures d’explications sur la manière de régler une suspension. »
« Avec Netflix, les téléspectateurs ont l’impression d’en apprendre plus, notamment parce qu’il y a plus de drama. »
« Mais lorsque je ressens le besoin d’en savoir plus sur la Formule 1 actuelle, je n’attrape pas la télécommande, mais mon téléphone. »
Une domination de Red Bull dévastatrice pour le sport ?
L’ancien patron de Cosworth, reconverti dans le business du sport, Mark Gallagher, lui aussi a vilipendé tout récemment le programme de Netflix : par exemple selon lui, la dernière saison donne l’impression que 2023 fut une année disputée, alors que Red Bull a remporté toutes les courses, sauf celle de Singapour...
« Selon moi, la série est une publicité télévisée en 10 parties pour la Formule 1. »
« Ça a démocratisé la Formule 1, a attiré des fans fascinés par ces 10 équipes et ces 20 pilotes - mais ensuite vous allez à une course réelle et Max Verstappen gagne et Red Bull domine totalement. »
« Vous avez donc un sport qui s’est présenté comme ayant une grille au niveau rapproché... mais en fait le côté sportif/divertissant est la méritocratie technique que nous connaissons tous si bien. »
Gallagher est surtout inquiet pour la F1 actuelle : la domination de Red Bull n’est pas bonne pour les audiences...
« 2023 a été assez dévastateur pour la Formule 1. Brillante pour Red Bull, mais dévastatrice pour la Formule 1. »
« Et tout d’un coup, les records dont nous parlions à propos de McLaren, qui avait remporté 15 courses sur 16 en 1988, ont été complètement pulvérisés. »
« Il faut faire rester les fans qui ont été récemment attirés par la F1, pour ensuite devenir des inconditionnels. C’est la prochaine étape et c’est un défi. »
« Certains commentateurs - même en Amérique - ont évoqué le fait que la Formule 1 est allée crescendo, mais qu’une menace pèse désormais sur elle, car les fans purs et durs, ceux qui comprennent vraiment la Formule 1 et la suivent depuis des années et des années, resteront fidèles à la discipline contre vents et marées. »
« En revanche, les fans plus éphémères qui sont peut-être apparus au cours des deux dernières années pourraient tout à coup commencer à trouver que la Formule 1 n’est pas assez attrayante. Ils ne seront pas incités à regarder toutes les courses et à se rendre à Miami, Austin, Las Vegas et à acheter des billets. »