Singapour est un Grand Prix très particulier pour les écuries, et pas seulement en raison de la nature éprouvante et technique du tracé. En effet, la course ayant lieu de nuit, les équipes demeurent scotchées aux horaires européens, et vivent donc au coucher du soleil.
Au final, cette particularité horaire est de nature à faciliter l’adaptation des pilotes et des mécanos, qui n’ont pas à subir le moindre jetlag.
« Tous les pilotes restent aux horaires européens, donc je pense qu’ils s’ajustent à ces horaires comme pour n’importe quel autre Grand Prix normal » détaille ainsi Zak Brown pour McLaren.
« C’est aussi le cas pour la plupart des membres des équipes. Mais pour les dirigeants comme moi, la journée devient beaucoup plus longue. Je me lève le matin à 8 heures, donc je peux vous le dire, je suis plus fatigué que d’habitude ! »
« C’est un peu étrange pour votre corps » rajoute un autre patron fatigué, Cyril Abiteboul. « Parce que vous restez collé à votre fuseau horaire habituel, mais tout autour de vous on adopte des horaires différents. C’est difficile de ne pas manger cinq fois dans la journée – ou pas du tout – donc j’essaie de trouver un bon équilibre. Ce qui est un peu triste, c’est que nous sommes un peu séparés des horaires de la ville. Après le travail, parfois, nous aimons marcher dans les rues de la ville, sentir la cité, mais si vous y marchez à 3 heures du matin… Oh, je ne vais pas finir cette phrase ! »
Christian Horner estime que ces horaires décalés sont finalement un mal pour un bien.
« Courir la nuit, ça donne une ambiance formidable. Et je suppose que pour Zak, l’avantage est qu’il puisse avoir deux petits-déjeuners ! C’est un peu étrange d’arriver à 16 heures de l’après-midi et de voir des gens vous dire bonjour, prendre une tasse de café, ou voir ensuite des pilotes à l’hôtel à 4 heures du matin. Mais ce système semble fonctionner, et je pense que le spectacle ici est formidable. La course de Singapour est toujours un moment fort du calendrier. Pour notre business, c’est l’une des courses les plus importantes de l’année. Nous avons plus d’invités ici que sur 90 % des Grands Prix. C’est une course où tout le monde veut être et il faut donc faire avec. »
« Je suis d’accord, il faut faire avec » conclut Günther Steiner pour Haas. « C’est une course fantastique de nuit. Mais tout le monde fait comme il l’entend, pas une personne n’adopte un rythme tout à fait similaire. Tout le monde se lève quand il veut, et prend autant de petits-déjeuners qu’il le veut, donc Christian, ne vise pas seulement Zak, ce n’est pas juste ! J’aime cette ambiance, c’est différent, et courir de nuit suscite l’intérêt de tout le monde. Bien sûr, vous êtes un peu désorienté, mais bon… »