Williams F1 est en reconstruction, après de nombreuses années difficiles. L’équipe de Grove vit désormais cette nouvelle phase de son histoire sous la direction de James Vowles, ancien stratège de Mercedes, qui est arrivé au poste de directeur avec l’envie de rebâtir l’équipe sur le long terme.
"Nous ne pouvons pas faire ce qu’Aston a fait. Williams a été déchiré par différents mécanismes, notamment parce que c’était un endroit où l’on pouvait trouver des gens incroyables et que les meilleures équipes les prenaient" explique Vowles.
"Nous devons reconstruire ce que nous avions. Les fondations ne sont pas vraiment stables. Nous devons creuser en profondeur et mettre en place des systèmes adéquats sur lesquels nous pourrons nous appuyer."
"Nous ne sacrifierons rien sur le long terme pour obtenir un petit gain cette année. Tout ce que nous faisons continuera d’être bénéfique cette année, mais la priorité est de s’assurer que des systèmes adéquats seront mis en place l’année prochaine, en 2025 et en 2026."
"Ce secteur est unique en ce sens que toutes les deux semaines, vous savez si vous êtes assez bon ou pas. La plupart des entreprises n’ont pas cette possibilité. C’est une bénédiction, mais aussi une malédiction, car toutes les deux semaines, vous devez détourner l’attention des gens de la course à venir pour la porter sur 2024 et les années suivantes."
"Trouver le bon profil" à recruter
Du côté du recrutement, Vowles explique qu’il a voulu penser de manière un peu décalée, en ne recrutant pas des gens venant forcément du milieu de la F1. Et surtout, il a cherché à voir quelles personnes étaient motivées à participer à un projet de reconstruction à long terme.
"Il y a des gens formidables dans le paddock, mais il s’agit de trouver le bon profil pour l’organisation que nous avons, le bon profil pour quelqu’un qui veut être là pour la faire grandir, pas seulement pour un ou deux ans, mais pour plusieurs années."
"Quelqu’un qui a de l’expérience et des connaissances, mais aussi des aspects culturels qui correspondent aux miens et à l’orientation que je souhaite donner à l’organisation. Tout se passe bien, mais je ne précipite pas le processus."
"J’espère que d’ici six mois, nous aurons les pieds sur terre. Cela peut sembler long, mais il faut faire les choses correctement. Il ne s’agit pas de cette année, ni même de l’année prochaine, mais du long terme."
"Fred Brousseau, qui vient de l’industrie aérospatiale et qui est notre directeur des opérations, nous a rejoints. Je pense que ce type d’association est très bon, car il apporte l’expérience d’une industrie différente qui est pertinente pour ce que nous faisons, mais aussi un point de vue différent sur la manière dont nous faisons les choses."
"Mais dans un rôle de directeur technique ou peut-être de directeur technique en chef, vous pouvez avoir besoin de l’un, de l’autre ou des deux, vous avez vraiment besoin de quelqu’un qui sache comment le faire au sein de votre entreprise."
Albon montre qu’il a les choses "sous contrôle"
Vowles salue le travail abattu par ses pilotes, et notamment par Alex Albon, qui a signé avec Williams à long terme et se place comme le leader d’une équipe qui doit rebondir. Selon son directeur, l’ancien pilote Red Bull fait parfaitement le travail qu’il attend de lui.
"Il est incroyablement sympathique, c’est un bon leader, il a traversé des moments difficiles, ce qui a fait de lui quelqu’un qui est très bon dans ce qu’il fait aujourd’hui. Vous trouvez souvent que si c’est trop facile, vous n’êtes pas poussé à vos limites, mais il y est vraiment."
"Il est très confiant. Il sait ce qu’il peut réaliser et ce qu’il ne peut pas. Il veut être au top tous les jours de la semaine. C’était déchirant ce qui lui est arrivé en Australie, pour nous tous. Il l’a pris à son compte - peut-être trop - mais c’est le signe d’un grand leader."
"On l’a vu à Bahreïn, pendant 55 tours, il a retenu des voitures derrière lui, sans stress, il s’en est sorti et a marqué un point. En fait, je me suis même un peu détendu sur le muret parce que je pouvais voir qu’il avait tout sous contrôle. Alex est comme ça, il nous rassure."
Logan Sargeant a connu un début de saison difficile, mais Vowles assure qu’il est au niveau pour garder sa place en F1 : "Il a une maturité supérieure à son âge, il a le feu dans le ventre. En Australie, une piste sur laquelle il n’avait jamais roulé auparavant à part en simulateur, il a tout de suite été dans le coup."
"Il travaille pour être meilleur, mais c’est difficile d’y arriver. En Arabie saoudite, il a réalisé un temps qui lui aurait permis de se qualifier pour la Q2, à l’exception d’une petite erreur. A Bahreïn, vous avez vu ses performances, même lors des tests. Il est au niveau de la F1, il faut maintenant qu’il progresse et apprenne sur ces bonnes bases."