Carlos Sainz a dû apprécier la performance des Williams F1 au dernier Grand Prix à Bakou : les deux monoplaces bleues sont entrées dans les points, aux 7e et 8e places. L’équipe de Grove passe même devant Alpine F1 et est désormais 8e au classement des constructeurs.
Les évolutions reçues ces derniers Grands Prix font désormais toute la différence pour Williams F1. Son patron James Vowles confirme qu’elles fonctionnent effectivement comme prévu.
« Il s’agit donc ici de la suspension, qui est un outil d’équilibrage de l’aérodynamique. Elle complète vraiment l’évolution aérodynamique que nous avons mise en place sur la voiture à Zandvoort. Cela fonctionne bien pour le moment. »
Désormais Williams F1 est donc 8e au classement des constructeurs, à 18 points du 6e, RB F1. Williams F1 peut-elle aller chercher cette position ?
« RB F1, ils vont être rapides ici à Singapour... Et vous ne pouvez pas sous-estimer Haas, qui a été là à chaque course. Le milieu de grille, c’est si serré que même si nous avons un peu d’avance il y a toujours des millisecondes qui nous séparent tous. Il faudra donc un peu de chance en course et un peu d’attention de notre part pour faire notre travail jusqu’à la fin de l’année. »
Plusieurs équipes du milieu de grille, comme Alpine F1, Haas F1 ou Stake comptent cependant apporter des évolutions à Austin. Williams F1 peut-elle s’inquiéter ? Car l’équipe met les bouchées doubles pour 2025 et 2026 désormais, pas sur cette deuxième moitié de saison...
« L’essentiel est que je n’ai aucune inquiétude quant au programme que nous avons mis en place pour le moment. La voiture a franchi une très bonne étape en termes de performances, et nous n’avons pas encore optimisé les précédentes évolutions. Tout ce que nous essayons de faire, toutes les équipes essayent de faire, c’est d’obtenir les performances de la voiture le plus rapidement possible. Je pense donc que nous avons pris de l’avance et que nous avons quelques courses de plus pour l’utiliser que d’autres lorsqu’ils se présenteront. La deuxième chose, c’est que vous ne pouvez vous concentrer que sur vous-même. On a vu suffisamment de fois cette année que les équipes ont essayé d’ajouter de la performance et que cela n’a pas fonctionné. Dans notre cas, nous sommes positifs à cet égard et ce sur quoi je peux me concentrer, c’est de tirer le maximum de la voiture et des pilotes pour tous les événements restants. »
Colapinto peut-il être titulaire en F1 l’an prochain ?
Pour son 2e Grand Prix en F1 avec Williams F1, Franco Colapinto a impressionné, en ramenant la 8e place dans les roues d’Alexander Albon.
James Vowles a-t-il été lui aussi impressionné par l’Argentin, voire surpris ?
« Il a fait un travail absolument remarquable. Et marquer des points pour son deuxième Grand Prix, à quelques secondes d’Alex, c’est extraordinaire. »
« Nous savions qu’il était rapide, c’est pourquoi nous l’avons mis dans la voiture, mais nous nous attendions à ce qu’il prenne plus de temps pour atteindre sa vitesse. À Monza, c’était à peu près ce que j’aurais espéré, effectivement, mais aller sur un nouveau circuit où vous n’êtes jamais allé auparavant et être dans le rythme, dès les essais libres, et même après un accident (à Bakou)… retrouver son rythme est un défi, et il est très, très bon pour absorber toute la pression qui est sur ses épaules et se contenter de performer. »
Quelle est sa qualité la plus impressionnante ?
« Son calme sous la pression. Il est toujours difficile de décrire ce qui arrive à ces athlètes d’élite lorsqu’ils accèdent à la Formule 1. C’est un monde complètement différent et la pression monte de façon exponentielle, mais il prend tout cela à bras-le-corps. Vous pouvez l’entendre à la radio, il suffit d’écouter sa voix. Il est incroyablement calme et posé, et il ne demande qu’à en savoir plus, toujours plus. C’est donc le signe d’une personne vraiment bien, capable de faire face à ce qui se passe. »
Comme Oliver Bearman ou Liam Lawson ces dernières années, un rookie a montré qu’il pouvait sauter dans une F1 et être performant. Mais n’allez pas penser que la F1 est facile, poursuit James Vowles, les jeunes sont tout simplement préparés comme jamais.
« Les pilotes ont été exceptionnels. Je peux vous garantir que si je me lançais dans la voiture, ce serait un vrai bazar. C’est beaucoup de préparation. C’est beaucoup de travail en simulateur. C’est beaucoup d’entraînement psychologique. Mais c’est aussi grâce à leur talent naturel qui s’exprime. Et je pense que dans les deux cas, c’est une grande partie de ce talent qui les porte. »
Avec le recul, James Vowles regrette-t-il de ne pas avoir placé Franco Colapinto dans la Williams F1 plus tôt, à la place d’un Logan Sargeant défaillant ?
« C’est une question intéressante, car une grande partie de ce que nous faisions avec lui en coulisses consistait à le préparer à cette opportunité. Silverstone a été l’une des premières fois qu’il est monté dans la voiture et il a fait un pas en avant par rapport à ce que nous avions fait à Abu Dhabi l’année précédente. Il a fait quelques pas pendant l’hiver. Il avait fait quelques pas en Formule 2. Si nous avions fait cet échange de volant au début de l’année, je ne pense pas que vous verriez le Franco d’aujourd’hui. Et je pense que nous avons fait beaucoup de préparation dans le simulateur. »
« En ce qui concerne mes regrets… je veux dire que prendre la décision d’écarter un pilote est l’une des choses les plus difficiles que l’on puisse faire dans ma position. Et je devais m’assurer qu’il était clair que c’était le bon moment. Et pour moi, au moment où nous avons amélioré la voiture et où nous avons obtenu des performances qui permettent de marquer des points, c’est la bonne décision. De ce point de vue, je suis satisfait. »
Le paradoxe est que Colapinto ne sera pas titulaire chez Williams F1 l’an prochain, puisque Sainz et Albon sont déjà signés.
James Vowles consentirait-il à le libérer si Stake/Audi venaient à le courtiser ?
« Ce que j’ai déjà dit, c’est que c’est un pilote de course et je pense qu’il a déjà démontré en quelques courses qu’il avait sa place sur la grille. Ce que nous avons déjà dit, c’est que nous sommes très ouverts d’esprit. »
« Nous attendons, dans ce cas, qu’Audi ou Sauber vienne nous voir et nous dise : que voulez-vous, qu’est-ce qui vous intéresse ? À partir de là, nous pourrons discuter de ce que cela implique réellement. Mais la première étape est plutôt une discussion ouverte. »