Actuel directeur de Williams F1, James Vowles a longtemps travaillé chez Mercedes F1, où il a côtoyé Michael Schumacher. L’ingénieur de formation se souvient que le septuple champion du monde savait construire l’équipe autour de lui, ce qui est toujours réputé comme étant une de ses grandes qualités au fil de sa carrière.
"Michael était une personne incroyable. Il avait une aura et une présence, complètement différentes de ce que l’on voit de l’extérieur" a déclaré Vowles. "Au sein de l’équipe, il était là pour nous aider, pour aider l’équipe à progresser. Il soudait les membres de l’équipe."
"Il connaissait les anniversaires de tout le monde, il envoyait des fleurs aux partenaires respectifs et s’occupait vraiment des individus d’une manière formidable. Ce que cela signifie, c’est que l’équipe a vraiment s’est mis la pression pour le faire réussir, et ce n’était pas par un autre moyen qu’en étant lui-même."
"Il savait aussi que ses performances n’étaient peut-être pas au même niveau, mais il a compensé par la quantité de travail et de dévouement qu’il a fourni. Nico [Rosberg] a beaucoup appris de cela et, inversement, Lewis [Hamilton] a beaucoup appris de Nico."
Hamilton se surpasse, Russell en "futur champion du monde"
Vowles a travaillé avec le duo composé de Hamilton et George Russell l’an dernier, et s’il les trouve différents, il salue leur volonté de travail et leur capacité à progresser. Vowles estime que Russell appartient à la même classe de pilotes que Schumacher ou Hamilton.
"Lewis a un tel talent naturel. Mais son travail... chaque année, il se surpasse. Ce qu’il a fait l’année dernière n’était pas suffisant pour l’année suivante. C’est la définition de la F1. George est un talent que je connais depuis de nombreuses années et qui a vraiment grandi pour devenir ce qu’il est aujourd’hui."
"Il a un incroyable potentiel qui l’attend devant lui. Il est très différent de Lewis. Ce n’est pas tant une préférence qu’une autre, ils apportent tous quelque chose de différent à la table, mais c’est grâce à cela qu’ils réussissent."
"Il s’agit plutôt d’apprendre de chacun d’eux en tant qu’individu ce qui le fait vibrer et ce qui le fait grandir. Ce qu’ils ont tous en commun, c’est qu’ils sont tous des champions du monde ou de futurs champions du monde. Ils ont tous en eux cette même volonté de se battre pour chaque milliseconde."
Des femmes en F1 grâce à des investissements judicieux ?
Williams travaille actuellement avec Jamie Chadwick, qui peine toutefois à se démarquer après avoir dominé les W Series. Vowles juge toutefois qu’avoir une femme pilote en F1 n’est qu’une question de temps. Selon lui, les mécènes des femmes doivent l’être plus judicieusement, en visant les meilleurs talents au bon âge.
"Jamie a été le pilote le plus performant de la série W, cela ne fait aucun doute. Nous avons eu des discussions avec elle et elle suit maintenant un parcours de carrière en IndyCar. Il est raisonnable de se concentrer sur ce point pour le moment."
"Il n’est pas judicieux de s’écarter de cette voie et de la remettre sur le chemin de la F1, car elle en suit actuellement un qui peut la mener à un grand succès et elle se débrouille bien. Au sein de la F1 elle-même, je pense que la F1 Academy sera une autre direction forte. Le positionnement de la voiture est bon et Susie Wolff comprend ce qu’il faut faire."
"Elle est l’une des rares femmes à avoir piloté une voiture de F1 et à comprendre parfaitement comment y parvenir. Mais il nous faudra encore des années avant d’obtenir le succès escompté. Cela s’explique en partie par le fait que l’investissement n’a pas été fait au bon niveau ou à la bonne tranche d’âge."
"Il faut remonter au karting et créer un environnement propice à la formation de champions, comme cela a été le cas pour de nombreux champions présents sur la grille de départ. Cela prendra du temps. La différence que je constate aujourd’hui, c’est qu’il y a un changement certain et qu’il se produira grâce à l’existence d’un environnement adéquat."