Bonne dernière du championnat du monde en 2022, Williams F1 a cette fois bien commencé l’exercice 2023 avec une FW45 mieux née que sa devancière, au niveau du reste du peloton et même dans le top 10 à Bahreïn il y a deux semaines grâce à Alex Albon.
Mais cela va-t-il durer toute la saison ? James Vowles, le directeur de l’équipe de Grove, rappelle que la monoplace de la saison passée était elle aussi très performante sur certains tracés, avant de retomber dans ses travers durant les Grands Prix qui convenaient moins à ses qualités.
"Elle a beaucoup de caractéristiques de la voiture de l’année dernière. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il y aura des circuits où elle sera très forte, comme elle l’était l’année dernière. Je pense qu’ici à Djeddah, par exemple, vous verrez qu’elle convient un peu mieux à la piste. Mais comme je l’ai déjà dit, nous devons faire attention, car ces deux circuits ne sont pas la norme tout au long de la saison. Il y a beaucoup d’autres circuits où il y a des faiblesses qui sont certainement inhérentes à la voiture. Donc nous en reparlerons."
L’ancien stratège de Mercedes F1 en a profité pour évoquer l’ambiance qui règne au sein de sa nouvelle écurie depuis son arrivée.
"Le meilleur mot que je puisse utiliser est ’étincelle’. Il y a une étincelle. Et c’est fascinant à voir. Il y a des épaules levées, des têtes levées maintenant, il y a vraiment une direction que tout le monde peut voir et chacun sait désormais comment nous avançons. C’est une équipe qui a connu un hiver extrêmement difficile, et même quelques années difficiles avant cela. Mais les gens qui la composent peuvent commencer à voir la lumière au bout du tunnel et la direction que nous prenons."
Williams F1 n’a "pas eu les investissements nécessaires" par le passé
Après avoir évolué toutes ces années au sein d’un top team, Vowles connait forcément quelque chose de nouveau désormais chez Williams F1.
"Oui, c’est très différent. Il faut tenir compte du fait que Mercedes a été dominante pendant tant d’années. Elle dispose d’installations qui dépassent les rêves et les désirs. Dans une certaine mesure, Williams n’a pas nécessairement eu cela. Elle a connu une période de son histoire où elle n’a pas eu les investissements nécessaires et cela se reflète dans le bâtiment qui est là. Cependant, ce que je vois entre les deux organisations, c’est la passion, le désir d’aller de l’avant et de faire de son mieux, et cela reste vrai, que l’on soit en queue de peloton ou en tête."
Vowles a d’ailleurs déjà commencé à opérer des changements en annonçant la nomination d’un nouveau directeur des opérations en la personne de Frédéric Brousseau. Il évoque ainsi ce que ce dernier apporte à l’équipe britannique.
"Certains des éléments clés sont... une voiture de Formule 1, c’est environ 15 000 composants qui doivent être construits, produits et assemblés en l’espace de quelques semaines. Pour que cela soit bien fait, il faut une bonne dose de planification dans toute l’organisation. Et c’est vraiment ce qu’il apporte à la table. Il a fait cela chez Pratt & Whitney, il y est depuis plus de 20 ans, il a une bonne expérience et une bonne connaissance de la manière de rassembler des milliers de personnes - dans notre cas des centaines - à un moment clé de la croissance. Et surtout dans le cadre du plafonnement des coûts : plus on est efficace dans ce domaine, plus on dispose d’argent pour développer la voiture par la suite."