Neuvième du championnat des constructeurs alors qu’il reste deux Grands Prix à disputer en 2024, Williams F1 n’aura pas connu une grande saison malgré l’embellie de ces dernières années.
Mais selon son pilote Alex Albon, il ne faut pas juger l’équipe basée à Grove uniquement sur sa position au championnat, le pilote thaïlandais estimant que la saison a en réalité été meilleure qu’il n’y parait.
Est-ce également l’avis de son PDG, James Vowles, interrogé sur la question en conférence de presse au Qatar ?
"En fin de compte, la position du championnat est ce qu’elle est. Mais nous avons une voiture qui peut, depuis que nous l’avons mise à jour, se battre en qualifications. Nous avions une voiture qui, au Brésil, était encore dans le top 3 avant notre accident. Nous avons fait un tour à Vegas avec Franco qui... Nous sommes partis beaucoup trop près d’une autre voiture, mais nous avons fait un tour qui aurait été plus rapide que celui de Gasly."
"Mais avec, il me semble, 15 accidents cette année, nous nous sommes beaucoup plus concentrés sur notre retour sur la grille que sur nos efforts pour aller de l’avant. Et comme nous en avons discuté au début de l’année, nous avons fait des changements monumentaux dans ce que nous faisons en interne. Et d’ailleurs, nous continuons à le faire. Mais cela a eu pour conséquence que nous n’avons pas produit de voiture respectant la limite de poids, ce qui nous a vraiment pénalisés au cours de la première partie de l’année. Je pense donc qu’il est juste de dire qu’il y a plus de progrès que la position au championnat ne le laisse supposer. Mais en fin de compte, nous sommes jugés en fonction de notre position au classement."
A Las Vegas, Franco Colapinto était justement victime de l’un de ces nombreux accidents en qualifications, et de manière spectaculaire puisque l’Argentin subissait un crash mesuré à plus de 50 G. Le pilote déclarait d’ailleurs après la course qu’il avait subi une commotion cérébrale dans l’incident. Vowles était-il alors inquiet qu’il ne puisse prendre le départ du Grand Prix le lendemain ?
"Je ne pense pas qu’il y ait eu un contrôle formel de la commotion cérébrale à la suite de cela. Ce que je peux dire, c’est que nous avons demandé à l’équipe médicale de l’évaluer le lendemain. Après une nuit de repos, ils l’ont évalué de différentes manières et l’ont autorisé à participer à la course. Ce que je dirais, c’est que la FIA a fait un excellent travail parce que c’était un choc énorme. 50 G, c’est énorme. Et ce dont je voulais m’assurer, c’est qu’avant de faire remonter quelqu’un dans la voiture, il soit parfaitement clair et apte à cet égard."
"Pour Franco, il s’agit probablement de l’accident le plus grave qu’il ait jamais subi, et de loin, dans sa vie. Pour moi, le plus important est qu’il soit en bonne santé et qu’il aille bien. Je pense qu’il a fait du bon travail pendant la course. C’est toujours difficile de partir de l’arrière, mais il s’est battu pour revenir dans le peloton. Je ne pense pas que nous ayons eu tout ce qu’il fallait avec la voiture et elle n’était pas vraiment la meilleure que nous ayons jamais faite. Mais oui, c’est à peu près tout. L’essentiel est qu’il a été autorisé à courir par la FIA le lendemain."
Vowles prêt à lâcher Colapinto pour une autre équipe en 2025 ?
Malgré cet accident, Franco Colapinto continue de susciter beaucoup d’intérêt de la part d’autres écuries, alors que Williams F1 affiche déjà complet pour 2025 avec Alex Albon et l’arrivée de Carlos Sainz. Vowles serait-il ainsi prêt à le laisser partir pour d’autres cieux ? Et sinon, comment le faire progresser pendant son année sur la touche ?
"Si Franco n’est pas dans un baquet l’année prochaine, nous aurons une voiture vieille de deux ans à sa disposition. Il roulera beaucoup avec cette voiture pour prendre de la vitesse. J’ai déjà fait cela dans une vie antérieure avec Esteban Ocon lorsqu’il a pris une année sabbatique. En effet, Esteban est ici aujourd’hui et reste un bon pilote. Il y a des choses que nous pouvons faire efficacement pour maintenir sa force. Il y a de l’intérêt, mais je ne peux pas vraiment en dire plus pour le moment. Je pense que ces équipes doivent déterminer quelles places elles ont ou n’ont pas pour l’année prochaine avant que nous puissions savoir où il va, s’il y va."
La saison prochaine, Kimi Antonelli fera ses grands débuts en Formule 1 chez Mercedes en remplacement de Lewis Hamilton. Et alors que James Vowles a activement contribué à son évolution à l’époque où il évoluait encore au sein de l’écurie allemande, il évoque sa joie de voir le pilote italien rejoindre l’élite du sport automobile.
"Je crois qu’il avait 11 ans la première fois que je l’ai rencontré. Lorsque vous suivez le parcours de quelqu’un, vous éprouvez toujours une certaine fierté lorsqu’il réussit. Mais je n’ai pas été le seul à participer à ce voyage, Toto Wolff était là, Gwen Lagrue aussi. Et je pense qu’ils font un excellent travail, en le maintenant sur la bonne voie. C’est un très grand pas, un grand pas déjà en Formule 2, puis un autre grand pas dans une Formule 1. Je dirais qu’ils ont fait une très bonne préparation, qu’ils ont des indices de ce qu’ils font dans le monde entier. J’ai hâte de voir comment il va se débrouiller lors de ses premières courses."