Ce n’est que depuis trois jours que James Vowles est ‘officiellement’ en poste comme directeur d’écurie de Williams F1, même si l’annonce de son transfert depuis Mercedes F1 datait du mois dernier.
Ancien haut responsable de Mercedes, mais aussi de Brawn, Honda et BAR, Vowles n’avait jamais occupé un poste aussi élevé de directeur d’écurie – mais avait pu assurer l’intérim de Toto Wolff sur les Grands Prix à plusieurs reprises par le passé.
Vowles évolue tout de même dans un tout nouvel environnement, qui n’est plus celui d’une équipe de pointe, mais plutôt de fond de grille.
Pour autant, il se dit impressionné par la qualité du personnel qu’il a trouvé en arrivant.
« Il y a tellement de personnes formidables chez Williams » confie-t-il aujourd’hui lors des essais de Bahreïn.
« Il est évident qu’ils ont connu des difficultés, probablement au cours des 15 dernières années, en raison des circonstances, du manque d’investissements et autres. Mais vous pouvez toujours dire qu’il y a un même niveau de passion qui est partagé indépendamment de votre position sur la grille, qui est là et qui est à votre disposition. Et ils sont prêts à faire tout ce qu’il faut pour aller de l’avant. »
Il y a des gens formidables certes chez Williams, mais aussi des gens qui ont été priés d’aller voir ailleurs, à l’image de l’ancien directeur technique François-Xavier Demaison.
Ce poste crucial de directeur technique demeure aujourd’hui vacant : Vowles connaît donc sa priorité.
« Nous n’avons pas la structure en place techniquement, évidemment, à la suite des changements qui ont été faits. Le premier objectif est de mettre en place un ensemble de structures appropriées en termes de directeur technique, directeur de l’aérodynamique, etc. C’est le premier point, car il est clair qu’une organisation en a besoin pour aller de l’avant. »
C’est pour le moment Dave Worner (recruté de chez Red Bull il y a trois ans) qui assure l’intérim comme directeur technique.
Vowles ira-t-il jusqu’à le confirmer à ce poste ?
« Je ne vais pas me précipiter pour prendre une décision. »
« Il y a une organisation forte en place et elle agit sans directeur technique. Au moment où nous parlons, il y a une voiture sur la piste, elle est construite, ils ont fait un travail incroyable pendant l’hiver pour y arriver. »
« Ce qui est clair, c’est qu’il ne s’agit pas de court terme, pour mettre quelqu’un en place, il s’agit de long terme et de s’assurer que nous ayons la bonne personne en place. »
« Je comprends que cela ne répond pas à votre question sur le calendrier de nomination [d’un nouveau directeur technique], mais nous n’allons pas nous précipiter pour prendre une décision. L’essentiel est de s’assurer que nous trouvions la personne qui convient à l’organisation sur le long terme. »
Directeur d’écurie, budget : le nouveau terrain de jeu de Vowles
Vowles mesure-t-il mieux l’ampleur du chantier qui est à mener aujourd’hui ? N’est-il pas presque découragé en voyant l’écart pouvant exister entre une équipe comme Mercedes et Williams ?
« Je comprends où Williams se situe par rapport à Mercedes. J’avais vraiment l’avantage d’être dans une organisation, chez Mercedes, où si vous avez besoin de quelque chose, vous le demandez et on vous le fournit. Nous avions tout ce que vous pouviez imaginer. »
« C’est un contraste frappant avec l’endroit où je suis maintenant. Surtout dans un environnement où les coûts sont plafonnés et où il est difficile de demander ou même de payer ce dont on a besoin. »
Et par rapport à son précédent rôle de directeur de la stratégie chez Mercedes F1, comment Vowles évalue-t-il ses nouvelles fonctions ? Qu’est-ce qui change dans le quotidien d’un directeur d’écurie ?
« Il y a beaucoup plus de déconnexion, je dirais, de la voiture et beaucoup plus de connexion avec les sponsors, les médias, tout ce que vous voulez. »
« Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose - c’est aussi un élément agréable de ce métier. Mais il est certain qu’avant, vous aviez encore un lien assez fort avec la voiture. Vous devez vous en détacher aujourd’hui comme directeur d’équipe. Simplement, car votre temps n’est pas suffisant pour le répartir sur toutes les activités. »
On sent que Vowles parle beaucoup et surtout de questions financières, plus que sportives presque !
« Nous serons au plafond budgétaire, à peu près, comme effectivement, l’année dernière... Je pense qu’il est probablement juste de dire ça, je ne connais pas la comptabilité financière des autres équipes, mais presque tout le monde sera là, au plafond, maintenant. »