Pierre Waché sait que le spectacle sera surement différent en 2026, avec des écarts plus importants entre les équipes. Le directeur technique de Red Bull sait que la convergence des performances est logique en sport automobile, et il rappelle que la F1 a déjà connu des phases similaires.
"Oui, je suis d’accord. Ce n’est pas la première fois que nous avons ce problème. En 2021, nous avons eu une grande bataille, un championnat fantastique. Avant cela, en 2012, c’était fantastique et ensuite nous avons introduit un nouveau moteur en 2014" a déclaré Waché à Planet F1.
"C’est la nature du sport et je pense que plus vous restez avec la même réglementation, plus vous avez de compétitivité de la part de tout le monde - tout le monde le sait et connait sa possibilité de changer les choses."
Le Français est quelque peu frustré face à la nouvelle réglementation, car il pense qu’elle n’offre pas assez de liberté aux équipes en matière de création et de conception. Il ne désespère pas que le règlement final offre davantage de liberté.
"Je fais partie de ceux qui disent que c’est assez négatif, mais je pense que c’est la nature même de l’ingénierie. Lorsque vous avez un champ d’action très bien défini où vous pouvez faire votre travail, et que le système change, en tant qu’ingénieur, cela fait partie de l’aspect du défi."
"De notre côté, la liberté que nous pourrions avoir est très limitée pour le moment, et c’est ce dont nous discutons avec la FIA. Il semble qu’ils seront en mesure de le modifier, mais pour l’instant, la liberté est très réduite et n’est pas très attrayante en tant qu’ingénieur."
Waché "pourrait" se désintéresser de la F1
Waché est toutefois persuadé qu’il parviendra à prendre du plaisir à travailler sur cette réglementation au fil des mois et des saisons qui suivront sa mise en place, mais il veut aussi rester celui qui est au niveau pour y parvenir.
"Mais, normalement, dans ce métier, vous vous rendez compte qu’après quelques mois, lorsque vous travaillez, vous commencez à vraiment l’apprécier parce que vous devez toujours trouver un nouveau défi afin de repousser le système et les limites encore plus loin."
"La principale question que je me pose est de savoir si je suis au mieux de ma forme pour faire mon travail. Et si quelqu’un d’autre est meilleur, il faut lui donner l’espace nécessaire pour faire ce travail. La motivation sera là, c’est plus la capacité à comprendre le problème - si je ne suis plus là, alors quelqu’un d’autre le fera."
Il ne veut pas réagir trop vite face à la frustration de manquer de liberté de création, mais Waché reconnait toutefois que cette réglementation pourrait finalement le pousser à se désintéresser de son métier en Formule 1.
"Oui ça le pourrait, regarder dans le passé n’est jamais bon et la réaction rapide à un problème comme celui-là, d’une manière générale, pourrait être ’ce n’est pas la peine d’être là parce que vous n’avez pas de liberté’."