Pierre Waché, le directeur de Red Bull, pense que le concept de la RB20 de 2024 est un peu trop extrême, ce qui explique que la monoplace soit délicate à gérer pour Max Verstappen, et surtout pour Sergio Pérez. Mais selon lui, les problèmes de Red Bull viennent aussi des progrès effectués par les rivales de l’équipe autrichienne.
"Je pense que nous avons repoussé les limites un peu trop loin et, dans certains domaines, peut-être trop, ce qui a créé des caractéristiques qui ne sont pas conçues pour le pilote" explique l’ingénieur français.
"Le succès ne vient pas de soi, il vient aussi de la performance relative par rapport aux autres. L’année dernière, nous avons eu la chance que les autres n’aient pas fait un aussi bon travail que cette année, je pense que c’est aussi un aspect que nous devons prendre en compte."
"La RB20 est une meilleure voiture que la RB19, mais nous pourrions peut-être faire mieux et c’est ce que nous essayons de corriger pour la fin de la saison et pour l’année prochaine, afin de donner au pilote un meilleur outil pour pouvoir se battre."
Cependant, Waché ne croit pas que la RB19 aurait été meilleure, car toutes les voitures ont progressé : "C’est difficile à dire. Je pense que lorsque vous voyez le delta de vitesse entre l’année dernière et cette année, il est énorme. Le fait que nous ayons changé le concept nous donne la possibilité de faire un pas de plus."
Pourquoi Red Bull a pris le "risque" de la RB20
Interrogé sur le rôle de l’ATR, le système de handicap dans les développements, Waché rappelle que la question ne se posait pas en début de saison : "Je ne suis pas sûr que vous m’auriez posé la question après les quatre premières courses du début de l’année."
"Comme je l’ai dit, la concurrence est plus serrée et il est plus difficile, avec ce que nous avons en termes de temps de développement aérodynamique par rapport aux autres et les outils dont nous disposons, d’être sûr que le développement du concept précédent nous donnerait les meilleurs résultats."
"Lorsque vous voulez faire un pas en avant en matière de performance, il est plus facile de trouver la performance avec moins de temps que d’autres du côté de l’aérodynamique en changeant le concept."
"C’est pourquoi nous avons pris ce risque. Cela ne veut pas dire que c’était le bon choix, je ne peux pas répondre à cette question pour dire quel était le meilleur choix. Mais c’est ce que nous avons fait, pour cette raison."
"La voiture n’est pas assez bonne" pour gagner partout
Il explique pourquoi la RB20 est plus délicate à développer, car Red Bull cherche encore les limites de sa voiture : "Je pense que c’est plus difficile à développer. Lorsque nous ne sommes pas les plus rapides, cela signifie que nos limites ne sont pas les mêmes que celles des autres et que nous devons les trouver."
"Nous devons les trouver, nous devons faire un meilleur travail. Je pense qu’il n’y a pas de limite au développement, mais ce qui est vrai, c’est que le bénéfice et le gain que vous pouvez obtenir avec le développement seront plus petits maintenant."
"Là où nous en sommes actuellement, la voiture n’est pas assez bonne pour donner aux pilotes la possibilité de gagner chaque course. Je me concentre sur cet aspect - pour m’assurer que nous sommes à la hauteur pour les deux pilotes."
La RB21 de 2025, qui sera la dernière de la génération actuelle, sera une évolution de la RB20, comme le confirme l’ingénieur, assurant que cela ne signifie pas que la voiture n’évoluera pas : "Pour l’instant, l’idée est de développer ce concept, de développer cette voiture autant que possible"
"Parce que le championnat est disputé et nous essaierons de le gagner, les deux championnats. Ensuite, l’année prochaine, nous évaluerons le concept que nous mettrons en piste - il sera différent de celui de cette année, c’est certain - et nous essaierons de trouver un autre niveau de performance."