Comme prévu, Williams a énormément souffert pour cette première séance de qualifications. Les deux monoplaces de Grove partiront depuis la dernière ligne.
L’écart avec le reste du plateau est plus encore inquiétant : 1,3 seconde sépare George Russell, 19e, de Carlos Sainz, 18e en Q1. Seule satisfaction pour le rookie : il commence la saison par battre son coéquipier plus expérimenté, Robert Kubica…
« J’ai eu la sensation de faire vraiment un bon tour. J’ai soigné mes trois tours et je suis heureux de ma performance personnelle. Mais bien sûr, nous sommes une équipe, nous voulons pousser pour obtenir plus de résultats. Les gars autour de moi, les ingénieurs, moi-même, faisons un travail formidable pour tirer le maximum du package que nous avons. Tout ce que je peux faire, c’est conduire aussi vite que je le peux, et j’ai senti que je l’avais fait. »
« Je suis fier de moi pour être honnête. Nous savons tous où est la voiture aujourd’hui, nous devons pousser pour progresser. »
« Mon seul point de comparaison, c’est Robert. Je peux partir d’ici la tête haute. Nous ne faisons rien de maladroit, nous collectons juste des données, parce que nous sommes toujours si loin derrière… »
« Nous avons un manque général d’appui. Il y a un problème fondamental, dont je ne veux pas parler en public » a-t-il poursuivi.
« Nous comprenons ce que c’est, mais nous ne pouvons pas le régler en un jour. Pour changer quelque chose de si fondamental, cela prendra des mois de développement et de travail dans le simulateur. »
Robert Kubica espérait certainement montrer un meilleur visage ce samedi. Il a fini à 1,4 seconde de son coéquipier ! Un écart colossal, qui s’explique en partie par une faute commise lors de son relais final : le Polonais est allé taper un mur, ce qui a causé une crevaison sur la fragile Williams.
« Ce n’était pas le meilleur départ de la saison, surtout parce que je suis dernier sur la grille. J’ai commis une erreur lors du dernier relais, alors que j’avais un bon ressenti, et que je pouvais mieux conduire la voiture. Je m’en excuse, mais c’est ainsi. C’est une situation difficile. Mais je suis de retour en F1, et je voudrais remercier tous ceux qui ont rendu cela possible, et l’équipe également. »
Si Robert Kubica a touché le mur en Q1, explique-t-il, c’est parce qu’il se sentait en réalité plus en confiance dans la FW42 !
« En qualifications, quelque chose d’étrange est arrivé, non, quelque chose de positif, mais il faut en comprendre la raison. Je souffrais avec l’adhérence et soudainement, dans mon troisième relais, j’ai senti une adhérence bien meilleure, je pouvais en fait conduire la voiture pour la première fois aujourd’hui. »
« Nous ne sommes pas probablement très bien avec les pneus, mais immédiatement, j’avais senti une bien meilleure adhérence. C’est dommage, parce que j’ai commis une erreur à la sortie du virage 10 en touchant le mur. Nous n’avions rien à perdre. En fait, j’améliorais presque d’une seconde avant le virage 10. J’ai eu probablement plus d’adhérence à la sortie du virage 9, et cela m’a poussé un peu plus large au virage 10. C’est dommage, mais c’est ainsi. »
« Il faut explorer les données pour comprendre pourquoi il y a tant de différence, cela vient probablement de quelque chose qui n’a pas l’air aujourd’hui assez importante pour nous. Cela affecte la performance et le ressenti dans la voiture. »
Dave Robson, ingénieur de course en chef pour Williams, est curieusement assez positif sur ce samedi… Le déni prévaut-il chez Williams ?
« Nous avons bien travaillé, la nuit dernière, sur les expérimentations faites hier. Les EL3 étaient bons, les deux pilotes étaient raisonnablement heureux de la voiture à la fin de la session. En qualifications, le rythme de la voiture était celui attendu. Néanmoins, nous avons fait un bon travail pour tout extraire de la voiture. George était assez heureux de la voiture en qualifications et en a tiré le maximum de ce que nous avions. Ce furent des qualifications extrêmement bonnes pour ses débuts en F1. »
« Le plan de Robert était aussi de compléter trois tours en Q1, mais il est vraiment dommage qu’il ait eu cette crevaison dans son dernier tour. Il était en train de bien améliorer avant ce problème. J’ai toutes les raisons de penser qu’il aurait été très proche de George à la fin. »
« Dans l’ensemble, ce fut une bonne journée, sur le plan opérationnel, pour nous, étant donné le rythme de la voiture, puisque nous avons extraire tout ce que nous pouvions extraire de la monoplace. Nous sommes prêts à construire sur cela pour la course, et voir si nous serons un peu chanceux… »