Alexander Albon a été élu « pilote du jour » par le public ayant regardé le Grand Prix du Canada : et le pilote Williams, superbe 7e de l’épreuve, ne l’a pas volé.
Au-delà du talent du Thaïlandais, la stratégie a porté ses fruits (un seul arrêt aux stands, à la faveur de la voiture de sécurité), de même que les évolutions sur la Williams (qui étaient introduites sur la F1 d’Alexander Albon seulement).
C’est d’ailleurs à la qualité de ces évolutions que le ‘team player’ Albon a rendu hommage, après la course.
« Je n’aurais pas pu le faire sans une bonne voiture, et honnêtement, ce week-end, nous avions une excellente voiture. »
« Je ne remercierai jamais assez l’équipe, j’ai beaucoup travaillé à l’usine avec James [Vowles] et je ne peux pas dire à quel point notre voiture était en retard, à quel point le déficit [de performance] était grand après les essais hivernaux de Barcelone. »
« Nous avons décidé d’accélérer l’évolution au Canada, et lorsque je suis allé rencontrer l’équipe pour discuter avec eux, j’ai compris que ce serait notre seule chance jusqu’à Monza. »
« Les gars ont travaillé d’arrache-pied - nous avons même installé une nouvelle unité de puissance ce week-end – pour tout mettre en œuvre pour ce week-end. »
« En fait, il y avait un peu de pression à l’approche du week-end pour performer - et c’est ce que nous avons fait. »
Les caméras ont été aussi braquées sur Williams et Alexander Albon dimanche dernier, ce qui a bien fait plaisir à l’ancien pilote Red Bull.
« Nous passons inaperçus et beaucoup de nos bonnes courses ne sont pas vues par tout le monde, car ça ennuie la plupart des gens - c’est comme ça. »
« Mais nous avons été bien visibles à la télévision et cela montre les progrès que nous faisons. Quand j’ai vu les écrans de télévision, j’étais toujours là. C’est génial et cela montre les progrès que nous faisons. »
Certes Williams progresse... mais Aston Martin F1 a montré qu’il était bien possible de passer du fond de grille de la F1 (début 2022) à l’avant de la grille (début 2023)...
« Je sais que je l’ai déjà dit, mais tout le monde parle de l’Aston, du fait qu’elle a fait un pas en avant. On pourrait même dire, [si l’on] regarde Barcelone, qu’il s’agit d’un week-end décevant, mais nous avons quand même été bien plus compétitifs que l’année dernière. »
« Je suis donc très optimiste pour l’équipe. Nous sommes sur la bonne voie. J’ai l’impression que nous avons encore quelques années de travail devant nous. Mais c’est formidable de pouvoir obtenir ce genre de résultats. »
Williams a caché à Albon la difficulté de la stratégie !
La stratégie Williams a donc payé : Alexander Albon a pourtant dû tenir un énorme deuxième relais de 58 tours en durs, plus long relais de la course de dimanche !
Et Alexander Albon révèle que son équipe lui a caché le nombre véritable de tours qu’il fallait tenir, pour ne pas l’effrayer.
« Pour être honnête, nous avons eu un rythme similaire à celui des McLaren tout au long du week-end. De manière réaliste, là où nous étions, nous devions faire quelque chose de différent d’eux, puisqu’ils partaient devant, pour obtenir les points. »
« Nous avons eu un très bon rythme ce week-end, c’est juste qu’il est difficile d’obtenir des points. Vous avez forcément devant les huit voitures - les Aston, les Red Bull, les Ferrari, les Mercedes - et les deux dernières positions, normalement, ce sont les Alpine maintenant. »
« Nous avons dû nous en tenir à la stratégie à un seul arrêt. Les gars m’ont dit que j’avais 20 tours de plus à faire dans mon dernier relais, juste pour me rassurer, alors que c’était 35 ou 45… j’ai regardé l’écran de télévision et je me suis dit, oh mon dieu, j’espère que ce n’est pas réel. »
Alexander Albon a adoré le résultat final mais au fur et à mesure du Grand Prix, n’a pas pris du plaisir à défendre comme un beau diable toute la course, notamment face à l’Alpine d’Esteban Ocon. Il révèle comment il a adapté son pilotage pour faire du mal aux Pirelli du Français.
« J’ai fait ce genre de courses à plusieurs reprises et je peux vous dire qu’elles ne sont pas très amusantes. Nous sommes bons en défense, nous avons une voiture très rapide en lignes droites. Dans ce genre de situation, il s’agit de gérer le déficit de pneus, mais aussi d’économiser les pneus pour faire en sorte que les virages clés comptent. »
« Je m’assurais de positionner la voiture dans l’air sale d’Esteban pour qu’il endommage ses pneus et que ça nuise à sa motricité. Vous pilotez donc les yeux dans vos rétroviseurs, même si vous essayez évidemment de ne pas commettre d’erreurs. »
« L’autre chose, c’est que lorsque le pneu s’use trop, les pneus commencent à refroidir considérablement et vous devez commencer à pousser. Et à la fin de la course, la carcasse est presque visible... Et il faut pousser à fond. »
« On a l’impression d’être en qualifications pour les 20 derniers tours. En même temps, vous ne pouvez pas vous permettre de faire une erreur. Il y a un véritable équilibre à trouver. Mais c’est pour cela que nous sommes payés. »