Sven Smeets, le directeur sportif de Williams, attend maintenant le vrai lancement de la FW45. Cela aura lieu à Silverstone, à huis clos, le lundi 13 février lors d’un roulage limité à 100 kilomètres par le règlement.
Hier, l’équipe de Grove n’a pas présenté sa vraie F1 mais seulement sa livrée. Est-ce que la voiture est tout de même en voie de finition ?
"C’est un chaos contrôlé. La semaine prochaine, nous avons une journée de tournage donc la voiture aura un rodage et nous en aurons une autre à Bahreïn avant les essais. Cela fera donc 200 kilomètres au maximum avant d’attaquer les vrais essais."
"C’est peu surtout que nous ne roulons pas à Barcelone cette année ! Mais nous avons fait différents tests de composants, du moteur et tout cela, donc je pense que nous serons très bien préparés pour Bahreïn."
"C’est ma deuxième voiture construite maintenant, donc je la regarde complètement différemment que lorsque je suis arrivé ici l’année dernière, quelques semaines seulement avant le lancement. C’est juste très chargé à l’usine, tout le monde est à fond. Nous voulons avoir les pièces et le roulage nécessaires pour faire une course à Bahreïn sans souci."
Cette absence de test en Europe est délicate à gérer.
"C’est dommage car j’aurais préféré avoir deux tests comme l’an dernier. Tout le monde travaille dur pour être en forme pour les essais à Bahreïn et la première course."
Chez Williams on espère évidemment des gains très importants. L’équipe a pu bénéficier du maximum de temps aérodynamique (si elle le souhaitait) en ayant fini à la dernière place du championnat l’an dernier.
"Espérons avoir exploité ce temps au maximum," poursuit le responsable de la performance, Dave Robson.
"Il faut être extrêmement efficient, ne pas compter uniquement sur le fait d’avoir plus de temps et plus de ressources que les autres dans ce domaine. On verra ce qu’ont fait tous les autres. Le changement de réglementation du plancher a fait reculer les performances de tout le monde, nous y compris. Nous espérons avoir récupéré ce handicap et plus encore. Est-ce que cela nous rapprochera ? Seul l’avenir le dira."
Robson admet que la voiture de cette année est "une évolution" plutôt qu’un grand développement.
"Le plus grand changement visible est la forme du ponton. Nous aurions aimé apporter cette mise à niveau à Silverstone l’année dernière, mais nous devions adapter la disposition des radiateurs. Les pilotes ont effectué les premiers passages dans le simulateur et il semble que nous ayons pu éliminer certaines des caractéristiques négatives du modèle de l’année dernière. Maintenant, bien sûr, nous sommes curieux de voir si nous pouvons voir les progrès sur la piste."
Un absent prévisible lors de la présentation était James Vowles, le nouveau directeur de Williams F1. Il ne sera libéré que le 20 février par Mercedes F1.
"Je n’ai pu que lui dire bonjour jusqu’à présent. Mais il vient avec beaucoup d’expérience et est certainement très motivé. Toute l’équipe est impatiente de travailler avec lui. Je pense que James sait exactement ce dont une équipe a besoin pour atteindre le sommet et y rester. Avec lui, la prochaine étape de la reconstruction de Williams commence," confie Robson.
Le responsable de la performance a enfin minimisé les rumeurs persistantes selon lesquelles, en particulier avec la nomination de Vowles, Williams semble ne faire que renforcer ses liens avec Mercedes. De quoi faire une équipe B ou lancer un modèle à la Haas F1 ?
"Je ne pense pas. Nous pouvons faire tout ce que nous avons besoin de faire grâce à notre relation actuelle avec Mercedes, lors des prochaines années. Ils nous fournissent des pièces qui sont extrêmement bonnes. Mais nous sommes une équipe indépendante et devons faire le reste nous-mêmes, ou du moins être prêts à le faire. Nous verrons ce que l’avenir nous réserve pour 2026, lorsque les choses seront chamboulées à nouveau. Mais je ne pense pas que nous souhaitions suivre un modèle à la Haas F1."