James Vowles affirme qu’il lui était interdit de recruter du personnel de Mercedes chez Williams F1, équipe qu’il a rejointe en début d’année en qualité de directeur. Il raconte comment il a trouvé une équipe Williams en manque d’investissement en arrivant.
"L’argent investi était-il suffisant pour tenir le coup ? La réponse est non" a déclaré Vowles à Auto Motor und Sport. "Lorsque vous traversez l’usine, vous vous rendez compte qu’il y a eu un manque d’investissement. Et lorsque cela se produit, vous perdez le contact avec ce qui est bien, ce qui est génial, et ce qui ne va pas très bien."
Il justifie ce déclin par le fait que Williams était "en mode de survie depuis des années. Vous ne vous préoccupez donc pas de ce qui se passera dans 12, 18 ou 24 mois. Vous pensez à ce que vous devez faire demain pour passer la journée."
Vowles a aussi dû mettre des processus en place via des ajouts logiciels et matériels : "Nous n’avions pas de logiciel ERP (planification des ressources de l’entreprise, ndr) opérationnel. Mais vous en avez besoin pour savoir où se trouvent certaines pièces. Rien de tout cela n’existait chez Williams."
L’ancien stratège de Brackley a passé un accord avec son ancien team, et son contrat stipulait que recruter des personnes chez Mercedes F1 ne lui était pas autorisé. Il a donc dû chercher ailleurs pour renforcer ses lignes.
"C’est exact. Mais ce n’est pas seulement le cas entre Mercedes et moi, toute personne qui quitte une équipe ne peut pas simplement emmener des gens avec elle. Dans mon cas particulier, je connais des personnes très intelligentes d’autres organisations avec lesquelles je suis en contact."
Vowles est prêt à "sacrifier" la saison 2023
Le plafond budgétaire, qui est fait pour favoriser les petites équipes, rend en fait plus difficile pour Williams de dépenser beaucoup d’argent sur des éléments coûteux tels que l’infrastructure.
"Nous en discutons actuellement avec la FIA, la Formule 1 et les autres équipes. Si nous voulons une méritocratie, permettez-moi de dépenser l’argent dont je dispose pour au moins égaler les autres équipes en matière d’installations. Car si les choses continuent ainsi, il sera presque impossible de rattraper le retard."
Vowles confirme une nouvelle fois qu’il a un plan à long terme pour sa nouvelle équipe : "Je préfère sacrifier cette année pour avoir une bonne base pour l’année prochaine. Et je préfère sacrifier 2024 pour avoir de meilleures bases pour 2025."
"Si nous nous contentons de nous concentrer sur le présent, c’est là que nous resterons. Mais je ne veux pas être septième, huitième ou neuvième avec cette équipe. Pour y parvenir, il faut prendre des décisions radicales et importantes, ce que nous sommes en train de faire."
Cependant, il ne prévoit pas de changer le contrat avec Mercedes, notamment pour la boîte de vitesses : "Dans notre sport, la boîte de vitesses est devenue très fiable. Elle fait son travail. Je ne m’inquiète donc pas vraiment de ce niveau d’indépendance, et Aston Martin le prouve. Vous avez besoin de contrôler votre trajectoire."