Ce vendredi sortira la quatrième saison de Drive to Survive, en Français Pilotes de leur destin. Cette série documentaire disponible sur Netflix ne fait pas l’unanimité par son côté très romancé. Cela agace particulièrement Toto Wolff, qui n’apprécie pas la présence envahissante des caméras.
"C’est effrayant, à quel point on les laisse rentrer. On déteste se voir dans la série" a déclaré Wolff à Bloomberg. Le directeur de Mercedes F1 s’agace aussi des méthodes de Box to Box Films, le producteur de Drive to Survive.
"Je me rappelle regarder ça, l’épisode un, l’épisode deux, et je déteste ça. Je n’ai jamais voulu avoir la caméra sur mon visage. On s’y est fait petit à petit. Et tout à coup, vous réalisez que c’est devenu très important partout dans le monde avec de nouveaux publics, des publics plus jeunes."
"Mais ils donnent une tournure au récit. Ils assemblent des scènes qui n’ont pas eu lieu. Je suppose que les fans se diront que c’est différent de ce qui s’est réellement passé. Mais nous créons du divertissement, et c’est une nouvelle dimension du divertissement."
"Bernie Ecclestone aurait dit ’les 15-35 ans ne m’intéressent pas parce qu’ils n’achètent pas de Rolex à mon sponsor’. Mais évidemment, cela a changé parce que, avec les réseaux sociaux, c’est ce groupe démographique qui génère les audiences, qui génère la portée, et ce sont les futurs décideurs."
Un rôle crucial pour faire aimer la F1 aux américains
Wolff reconnaît en revanche que Netflix a joué un rôle clé dans la popularité de la F1 aux Etats-Unis, où l’on a vu 400 000 personnes se déplacer à Austin en 2021 : "La Formule 1, de notre point de vue, a toujours été un sport mondial, grand en Europe, grand en Amérique du Sud, grand en Asie et au Moyen-Orient."
"D’une certaine manière, nous n’avons jamais eu accès au public américain ou ne l’avons jamais enthousiasmé. Ma théorie, à l’époque, était qu’il faut beaucoup de temps pour qu’une ligue sportive s’établisse dans un pays."
"La Formule 1 est un sport de niche. Il s’agit d’une population à haute technologie, à hauts revenus et à haut niveau d’éducation. Je pensais qu’il devait être plus facile de toucher le public des grandes villes, comme New York, mais nous n’y sommes jamais arrivés."
"Puis Liberty a pris le relais, sans vraiment faire bouger les choses, et puis Netflix est arrivé, le Covid est arrivé et les gens ont commencé à faire du binge-watching. Et puis soudain, nous avons cet énorme élan aux États-Unis que personne n’avait prévu."