Mercedes n’a pas été sanctionnée par la FIA, à l’inverse de Racing Point, dans l’affaire des conduits de freins, et l’équipe allemande peut ainsi souffler.
Le seul point d’ombre au tableau de Mercedes est cette information révélée par la Fédération : le 6 janvier dernier, Mercedes a transmis les conduits proprement dits, à Racing Point, alors même qu’en 2020, ces pièces sont devenues listées. Mais cette date doit être réinterprétée à l’avantage de Mercedes, estime Toto Wolff.
« Nous sommes à 100 % à l’aise avec notre position, nous avons lu et relu les règles. Le verdict rendu aujourd’hui est extrêmement compliqué et donne lieu à une interprétation nouvelle pour nous tous. »
« Nous avons fourni certaines données en 2019, ce qui était tout à fait conforme au règlement. Le 6 janvier [la livraison des conduits] n’a aucun effet matériel sur l’action en justice, parce que le tout a été livré beaucoup plus tôt matériellement en réalité. »
« Et tous les dessins et modèles CAO ont été livrés beaucoup plus tôt. Et Racing Point et nous-mêmes sommes toujours d’avis que c’est dans les règles »
Cette année, Mercedes et Racing Point ont donc franchi un autre cap dans leur collaboration. Le bénéfice pour Racing Point est évident, mais qu’en est-il pour Mercedes, à part faire perdre des points à Red Bull ?
« Je vois des bénéfices, je pense que nous avons une équipe qui se bat entre les équipes de tête maintenant. »
« C’était vraiment l’objectif, et d’un autre côté, cela nous fournit une grande source de revenus en tant que grande équipe, nous sommes capables de monétiser certaines technologies qui ne le seraient pas autrement. Et je pense que c’est une situation gagnant-gagnant.
« Je respecte l’opinion de l’autre partie, selon laquelle les voitures ne devraient pas ressembler à d’autres voitures. Or, aucune réglementation ne l’interdit. Cette situation particulière est née du fait qu’une pièce non listée est devenue une pièce listée. »
« Donc, alors que c’était une pièce non listée, des choses ont été fournies, mais nous pouvons avoir cette discussion juridique sans fin, mais à la fin, pour être honnête, il n’y a aucun souci de notre côté. »
« Et quand je dis zéro, je veux dire zéro, nous n’étions pas en infraction. Je ne pense pas non plus que Racing Point ait commis une infraction, et je pense que si l’affaire était portée devant l’ICA [Cour d’appel internationale], elle serait probablement complexe, car elle est technique, mais je doute qu’il y ait une quelconque issue. »
Toujours conscient que Mercedes doit minimiser l’impact de cette affaire, Toto Wolff a précisé que les conduits de frein en question ne jouaient pas un si grand rôle que cela dans les performances des Roses... ce que la FIA a justement contesté.
« Je ne pense pas que les conduits de frein soient la raison pour laquelle ils viennent soudainement lutter pour les six premières positions. Je pense que c’est une splendide équipe d’ingénieurs qui a tiré le meilleur parti du règlement. »
« Nous pensons qu’il n’y a rien qui soit contraire au règlement, parce que la technologie existe. Et nous l’avons vu l’année dernière, à quelques reprises, l’un de nos principaux concurrents avec une caméra 3D qui est une sacrée chose, il faut l’avoir sur les épaules, pour scanner nos voitures, dans le garage et à l’extérieur du garage. »
« Donc, en scannant toute la voiture, et quand vous branchez ça sur un ordinateur, ça vous donne toutes les formes des pièces. »
« Et donc cette technologie existe. Il n’y a rien qui l’interdit. Tout le monde a des photographes espions assis sur les toits de l’immeuble d’en face, on zoome dans les moindres détails sur chaque voiture, et si on ne veut pas que cela arrive, il faut fermer la rue d’en face. »
« Nous avons pu monétiser certaines des technologies qui ne le seraient pas autrement, et je pense que c’est une situation gagnant-gagnant. »
A terme, ainsi que l’a d’ailleurs rappelé Christian Horner, cette affaire pose une question de fond : faut-il autoriser ou non les voitures clientes ?
Quel est l’avis de Toto Wolff sur le sujet ?
« Nous sommes prêts à avoir une discussion sur la philosophie, si nous voulons que les voitures soient très similaires aux autres voitures, si nous voulons une coopération. Il faut avoir ce débat : voulons-nous aller plus loin en termes de copies de vieilles voitures ? »