Existe-t-il quelque deux poids deux mesures en F1 ? Toto Wolff semble le croire... Selon lui, Lewis Hamilton a été pénalisé en Russie (pour deux essais de départ au mauvais emplacement) pour une infraction que Charles Leclerc avait lui aussi commise en Belgique… mais sans être pénalisé.
Interrogé sur cette supposée injustice au Nürburgring, Toto Wolff a plaidé la cause du biais interprétatif et répété que selon lui, la pénalité infligée à son pilote avait été bien trop dure. Même si les points de pénalité sur le permis ont finalement été retirés…
« Comme toujours avec ces choses, vous devez admettre que vous avez un certain parti pris, un biais. Il n’y avait pas de réglementation claire. Il était dit que l’emplacement pour faire un essai de départ, c’était la sortie de la pitlane et après les feux de sortie des stands. Lewis est allé assez loin, mais toujours dans le cadre de ce qui était dit dans les notes relatives à l’évènement. De plus, je trouvais que la sanction était trop sévère. Appliquer une sanction, en course, pour un tour de reconnaissance... Nous avions déjà eu des excès de vitesse dans la voie des stands et cela n’a pas été reporté en course, puis nous avons donné deux pénalités de cinq secondes pour le même incident où il n’était pas en faute, parce que nous lui avions dit qu’il pouvait le faire, mais il est évidemment allé plus loin que prévu. »
« C’est probablement trop sévère, et c’est ce que j’ai dit. Au moins, les points ont été enlevés sur le permis. Je pense en tout cas que les points de pénalité ont été inventés pour les incidents survenant en qualifications et en course - pour des incidents jugés dangereux comme causant un drapeau jaune, ou relatifs à des crashs qui auraient pu être évités. Maintenant, nous avons des points pour de nombreuses infractions qui ne sont pas critiques pour la sécurité et je pense que nous devons y réfléchir à l’avenir. »
« J’ai vu la situation de Charles et c’était la même chose - il était après la position qui était indiquée dans les notes de l’événement. Il n’était pas si loin de la sortie des stands comme Lewis, mais il était néanmoins toujours après la ligne. Mais lorsque d’un point de vue purement visuel, il y a quelque chose semblant beaucoup moins être une infraction, cela influence toujours la variété des pénalités. Je parle de Charles à Spa. Car il était bien derrière la ligne et derrière les feux, et qui était pénalisable. Alors que de l’autre côté, vous aviez une situation où Lewis était plus loin mais toujours dans la même position, la même situation ; et il se voit attribuer deux pénalités de cinq secondes. Nous devons avoir une situation un peu plus équilibrée et, comme je l’ai dit précédemment, deux pénalités de cinq secondes étaient à mon avis trop sévères. »
Quelque peu mis en cause par Toto Wolff, Mattia Binotto, pour Ferrari, a lui livré un avis de toute évidence contraire : les situations à Spa et à Sotchi n’étaient pas du tout comparables... C’est bien une question d’interprétation entre les deux équipes, donc !
« Nous ne commentons pas les décisions des commissaires, donc nous avons pleinement confiance en ce qu’ils font et, d’une certaine manière, en leur décision. »
« Je pense que par rapport à Charles, la situation était complètement différente à Spa. Il y avait une note du directeur de course indiquant que les pilotes auraient pu d’une manière ou d’une autre passer la ligne juste pour faire en sorte d’éviter d’avoir une queue dans la voie des stands. C’est exactement ce que Charles a fait, en dépassant la ligne de deux mètres seulement, pour éviter toute file d’attente, sans tirer aucun avantage de ce mouvement. Donc, je pense que la situation était complètement différente et c’est simplement notre point de vue. »