McLaren mais aussi Mercedes F1 dénoncent, depuis le début d’année, les liens trop étroits entre RB F1 et Mercedes. Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, a notamment relevé la ressemblance frappante enter la VCARB première du nom et la RB19…
Les liens entre les deux équipes ont aussi d’autres avantages : par exemple, il est possible de transférer le personnel d’une team à l’autre, sans l’habituel ‘congé de jardinage’ (période obligatoire d’inactivité entre deux emplois). Un congé que par exemple Laurent Mekies, le nouveau directeur de RB F1, a dû observer, car il venait non de Red Bull mais de Ferrari.
Il y a aussi des avantages politiques à une propriété commune : ainsi, la structure de Faenza a toujours voté comme Red Bull ces dernières années, même quand cela semblait aller contre son intérêt !
Est-ce un autre avantage injuste sur la concurrence ? Toto Wolff, le patron de Mercedes F1, répondait à cette question à Bahreïn.
« Je parle ici de notre propre activité, car nous gagnons bien notre vie en fournissant des pièces détachées. Nous vendons des suspensions à Aston Martin et à Williams F1, des boîtes de vitesses et des services aérodynamiques en termes de soufflerie à Aston Martin. C’est une source de profit non négligeable. »
« Mais je préférerais ne rien avoir de tout cela - et que nous soyons tous des constructeurs. Nous pourrions alors mettre un terme à toutes ces discussions. Car, comme l’a dit Zak, si un seul homme prend toutes les décisions, ou un petit groupe de personnes pour deux équipes, qu’est-ce que cela signifie pour la bonne gouvernance du sport ? Vous avez deux voix dans une Commission qui compte 10 votants. Vous avez déjà 20 % des voix. Et aucun d’entre nous n’a cela. »
« Je sais qu’il y a toujours l’argument "ouais, eh bien, Williams va voter comme vous, Mercedes". Mais regardez les statistiques. Ce n’est pas le cas. Ce n’est certainement pas le cas pour tout ce qui est lié au châssis. Je n’ai pas vu de votes différents sur des sujets liés au châssis ou d’autres votes entre AlphaTauri et Red Bull. Parce que c’est probablement une seule personne qui décide du vote. »
Frédéric Vasseur rejoint Toto Wolff sur la partie politique de cette propriété commune entre Red Bull et RB F1... mais Haas ne vote-t-elle pas aussi comme Ferrari à la Commission F1 ?
« Je séparerais complètement la partie technique, mise en place par la FIA - et nous devons suivre le règlement. Je pense que dans ce cas, nous devons également éviter d’être arrogants et rappeler qu’à certains moments, il y a quelques années, certaines équipes n’étaient pas en mesure de produire des pièces. »
« En ce qui concerne les votes et la gouvernance, il est vrai qu’il est un peu déséquilibré d’avoir quelqu’un qui dispose de deux votes par rapport aux autres équipes, car lorsque vous savez que vous devez obtenir la supermajorité sur une décision et que vous avez besoin de huit votes, cela signifie que vous êtes presque en mesure de bloquer la décision. »
Mekies répond en partie aux accusations autour de RB F1
Laurent Mekies, le patron de RB F1, est donc directement visé par ces accusations.
Sur le congé de jardinage, il tient à repréciser les choses tout d’abord.
« Contrairement à ce que vous avez pu entendre, les règlements sont clairs à ce sujet. Vous ne pouvez pas utiliser [ces liens entre Red Bull et RB F1 F1] pour contourner les règles de propriété intellectuelle des parties techniques. Vous ne pouvez pas faire cela. Comment cela s’applique-t-il dans la pratique ? De manière assez simple, lorsque nous avons engagé quelqu’un de Red Bull, nous nous adressons à la FIA et nous lui disons : "Ecoutez, nous prévoyons d’engager cette personne. Vous devez définir ce que vous estimez être un congé de jardinage raisonnable pour cette personne, et nous nous y tenons". »
« Dans l’autre sens, je pense que ça n’est jamais arrivé.. Je ne sais pas trop pourquoi, mais si c’était le cas, nous devrions suivre la même procédure. »
« Paradoxalement, je peux me mettre d’accord avec Fred pour récupérer un de ses gars, probablement le lendemain matin, si nous trouvons un accord - nous ne trouverons probablement pas d’accord, mais nous pourrions le faire. »
« Nous ne pouvons pas faire cela avec Red Bull parce que nous respectons trop les règlements. Nous nous assurons que la FIA soit d’accord sur chacun de ces transferts. »
Laurent Mekies n’a en revanche pas profité de l’occasion pour préciser sa pensée sur les liens politiques entre RB F1 et Red Bull à la Commission F1…