La perte probable du Grand Prix d’Allemagne est déplorée dans le paddock, qui adore se rendre à Hockenheim. Mais Toto Wolff, directeur de McLaren, explique qu’il manque surement des facteurs permettant aux Allemands de se passionner pour la F1 actuellement, ce qui coûte cher en popularité, et par conséquent en revenus.
"À mon avis, il y a deux raisons" juge Wolff. "La seule équipe qui a une nation entière derrière elle est Ferrari. C’est historique et c’est quelque chose que nous viserions dans le meilleur des cas. Mais c’est aussi une situation qui doit prendre de l’ampleur sur de nombreuses années, voire des décennies."
"Ils ont dû rester dans le sport pendant une longue période de temps, augmenter leur fanbase, et à la longue, le facteur pilote diminue, tant que c’est une Ferrari. J’espère donc sincèrement que nous posons aujourd’hui les bases qui nous permettront d’atteindre un tel statut dans 20 ans."
Cependant, il reconnaît aussi que les pilotes allemands permettraient de relancer un intérêt conséquent à la F1 outre-Rhin : "Mais bien sûr, il faut être réaliste et les gens encouragent les pilotes, du moins en Formule 1. Nous avons eu des pilotes allemands très performants en Formule 1 qui ont dominé leur époque, Michael [Schumacher] au début des années 2000, puis Sebastian [Vettel] de 2010 à 2014, et je pense que cela vient par vagues."
"Vous pouvez voir qu’il y a eu un grand intérêt pour les pilotes de F1 en Allemagne au cours de ces 10 années, de la même manière qu’il y en avait dans le tennis autour de Boris Becker et Steffi Graf, et cet intérêt s’est dissipé."
Mais c’est une situation qui ne se trouve pas qu’en Allemagne, et Wolff le prouve : "Si vous regardez l’Espagne, un autre marché qui vous donne une indication, il n’y avait rien avant Fernando mais c’était l’un des meilleurs marchés avec les fans les plus passionnés quand Fernando pouvait viser les victoires et les championnats."
"Mais une fois que c’était fini, c’était un de nos marchés les plus faibles, et il y a très peu de fans. Je pense donc que la combinaison de ces deux facteurs, à savoir construire une fanbase d’équipe et avoir un pilote allemand qui soit une forte personnalité et se batte pour le championnat, évidemment en restant en Formule 1, qui permet de raviver l’intérêt des Allemands."